L'inflation a encore accéléré en avril dans la zone euro, à 2,8% sur un an, son plus haut niveau depuis 30 mois, tandis que la confiance économique a reculé pour le deuxième mois consécutif, selon des chiffres publiés vendredi.
Le taux d'inflation, dont une première estimation a été publiée par l'office européen des statistiques Eurostat, a été plus élevé que prévu. Les analystes interrogés par Dow Jones Newswires tablaient sur une inflation de 2,7%, identique à celle du mois de mars.
C'est son plus haut niveau dans la zone euro depuis octobre 2008, où elle avait atteint 3,2%.
La hausse des prix à la consommation, dopée notamment par la hausse des prix de l'énergie, dépasse pour le cinquième mois consécutif le seuil de 2% surveillé par la Banque centrale européenne (BCE), chargée de veiller à la stabilité des prix. La BCE vise sur le moyen terme une inflation légèrement inférieure à 2%.
L'inflation avait été de 2,2% en décembre, dépassant le seuil de 2% pour la première fois depuis fin 2008, puis de 2,3% en janvier et de 2,4% en février.
Pour juguler ces pressions inflationnistes naissantes, la BCE a relevé début avril son principal taux directeur à 1,25%, une hausse qui devrait être suivie par d'autres au cours de l'année, selon les économistes.
Pour les analystes de Barclays Capital, la nouvelle accélération de l'inflation en avril "soutiendra l'idée d'une série de hausses des taux à la BCE".
Elle "devrait renforcer les préoccupations de la BCE concernant des risques inflationnistes", a renchéri Martin van Vliet, économiste chez ING.
La confiance économique dans la zone euro a de son côté continué à baisser en avril, même si elle reste au-dessus de sa moyenne à long terme, selon un indicateur publié vendredi par la Commission européenne.
L'indice de confiance des entreprises et des consommateurs s'est établi à 106,2 points, soit 1,1 point de moins que le mois précédent, après avoir déjà reculé en mars.
Les analystes interrogés par Dow Jones Newswires tablaient sur une baisse moins forte en avril, à 107 points.
"Les données de la Commission indiquent clairement que la combinaison de prix du pétrole élevés, d'un euro fort et d'un resserrement budgétaire et monétaire a commencé à entamer l'atmosphère économique en Europe", a estimé Martin Van Vliet.
"Cela signale que la croissance de l'activité pourrait ralentir au deuxième trimestre", souligne Clemente De Lucia, économiste chez BNP Paribas.
Ce recul du moral économique a été assez généralisé.
Par secteur, la confiance a reculé dans l'industrie (-0,9 point), les services (-0,4 point) et le commerce de détail (-0,4 point). Le moral des consommateurs a également baissé (-1 point). Il a augmenté seulement dans le secteur de la construction, de 1,2 point.
Pour l'ensemble des 27 pays de l'UE, l'indice de confiance a également reculé, à 105,1 points contre 107,4 points en mars.
Parmi les principales économies européennes, la confiance a baissé de 5,1 points au Royaume-Uni, de 2 points aux Pays-Bas, de 1 point en Italie, de 0,9 point en Allemagne et en Italie et de 0,8 point en France.
Le taux de chômage dans la zone euro est quant à lui resté stable à 9,9% de la population active en mars, a indiqué Eurostat.
En février déjà, il était de 9,9%, contre 10% en janvier.
Pour l'ensemble de l'Union européenne, le taux de chômage est également resté stable, à 9,5% en mars.