Le numéro un mondial de l'acier ArcelorMittal a annoncé mercredi une lourde perte pour la troisième fois consécutive, de 792 millions de dollars au 2e trimestre, mais, après de premiers signes de reprise, il table sur un redressement graduel du marché dans la suite de l'année.
Souffrant toujours de la chute de la demande en acier de secteurs comme l'automobile et la construction, ArcelorMittal a dévoilé pour le troisième trimestre d'affilée des comptes largement dans le rouge, avec une perte nette de 792 millions de dollars (581 millions d'euros).
Un an auparavant, il avait enregistré 5,84 milliards de dollars de bénéfices.
Ses ventes ont chuté de plus de moitié, à 15,18 milliards de dollars (11,14 milliards d'euros).
Mais après un premier semestre très difficile, ArcelorMittal constate de "premiers signes de reprise" du marché et table sur "une amélioration graduelle pendant le second semestre".
Cela l'a amené à décider de relancer plusieurs hauts fourneaux mis en veille depuis plusieurs mois, en France à Florange, à Gand en Belgique, à Gijon en Espagne et aux Etats-Unis.
"Davantage seront peut-être relancés sur le trimestre en cours", a déclaré le directeur financier Aditya Mittal au cours d'une conférence téléphonique, alors que les usines du groupe tournaient à environ moitié de leurs capacités depuis des mois.
En Europe, leur taux d'utilisation pourrait grimper progressivement, à partir de mi-août, d'environ 45% au deuxième trimestre à "environ 60%-65%".
"On pourrait relancer quatre hauts fourneaux supplémentaires, ce qui signifie qu'on travaillerait avec 15 hauts fourneaux sur 25" en Europe, a expliqué Michel Wurth, membre du comité de direction.
Mais ArcelorMittal a d'ores et déjà prévenu qu'"un redressement complet restera lent et progressif".
D'après le PDG Lakhsmi Mittal, un retour aux niveaux de production d'avant la crise n'est pas à attendre "avant 2011".
Lancé dans une phase de réduction de ses coûts pour faire face à la crise, ArcelorMittal a réduit sur le premier semestre d'environ 20.000 ses effectifs mondiaux, tombés à 296.000 employés.