Le Club Méditerranée a annoncé jeudi de bonnes performances tant côté activité que rentabilité sur le premier semestre signant même selon son président, Henri Giscard d'Estaing, "l'une des plus belles progressions depuis longtemps", malgré le printemps arabe et le séisme au Japon qui pèsent encore sur les réservations.
Le bénéfice net de l'opérateur touristique a plus que triplé par rapport au premier semestre 2010 à 10 millions d'euros tandis que son chiffre d'affaires a grimpé de 11% à 754 millions d'euros.
Sa clientèle cible, celle des 4 et 5 tridents (haut de gamme) a encore nettement progressé cet hiver (+22%) tandis que les trois villages "symboles haut de gamme" de l'opérateur ouverts ou rouvert récemment (Sinai Bay en Egypte, Sandpiper bay en Floride et Yabuli en Chine) sont des succès, selon le spécialiste des vacances tout compris.
"Des performances d'autant plus appréciables que le contexte s'est avéré peu favorable", a résumé devant les journalistes et les analystes Henri Giscard d'Estaing en pointant les conséquences des événements géopolitiques du sud de la Méditerranée et du tsunami au Japon dont l'impact se monte à 5,5 millions d'euros au total.
"Cela souligne la solidité de notre modèle économique qui a sur-performé alors qu'il aurait pu simplement nous permettre de résister", a-t-il ajouté alors que la Bourse de Paris a salué le titre, qui gagnait en début d'après-midi 3,94% à 15,95 euros dans un marché atone.
L'horizon est-il pour autant dégagé pour le Club Med qui depuis 2004 poursuit une stratégie de montée en gamme doublée d'une implantation mondiale passant par la Chine ?
M. Giscard d'Estaing s'est félicité de voir "enfin les résultats indiscutables" de sa stratégie. "Nous savions que cela prendrait du temps de déplacer le curseur sur le segment porteur du haut de gamme. L'environnement constamment défavorable a demandé plus de temps que nous avions pensé", a-t-il dit.
Pour le reste, le PDG a simplement indiqué que "la rentabilité récurrente du Club devrait continuer à s'améliorer" d'ici la fin de l'année. En revanche, il n'a pas donné d'indication sur un retour aux bénéfices de l'entreprise en 2011, après avoir divisé l'an dernier par quatre ses pertes à 14 millions d'euros.
Il s'est néanmoins montré confiant affirmant que "l'avance prise sur l'hiver pourrait compenser les effets défavorables sur l'été des événements connus à ce jour".
Pour cet été en effet, les réservations en cumulé au 4 juin sont en progression de 5,4% par rapport à la même date de 2010. L'Asie est en recul de 0,7%, en raison des événements survenus au Japon. L'Europe progresse de 5,2% et l'Amérique de 17,1%.
Mais sur les quatre dernières semaines, les prises de commande sont en retrait de 6,8%. L'Europe est encore plus affectée avec un repli de 9,1% car le Maghreb fait partie de sa zone.
M. Giscard d'Estaing, a précisé que les deux destinations Tunisie et Maroc subissaient de "fortes baisses de réservations".
Le directeur financier, Michel Wolfovski, a cependant estimé que, malgré des réservations "attentistes" pour cet été, le Club pourrait "bénéficier d'une augmentation des réservations de dernière minute", notamment une fois certaines destinations remplies à 100%.
Henri Giscard d'Estaing a prévenu que l'heure "n'était pas à une politique de bradage" des prix.
Les capacités estivales, notamment en Tunisie, ont été "adaptées". Les villages saisonniers moyen de gamme de Djerba-Meridiana et de Nabeul n'ouvriront pas pour la saison. De même, le village de Sahoro, au Japon, sera fermé cet été.