Le moral des entrepreneurs en Allemagne s'est amélioré plus que prévu en mars, grimpant à son plus haut niveau depuis presque six ans, selon le baromètre mesuré par l'institut Ifo et publié lundi.
Cet indicateur, très regardé en Allemagne, est ressorti à 112,3 points en mars, son plus haut niveau depuis juillet 2011, après 111,1 points en février et 109,9 points en janvier, a fait savoir l'institut qui réalise ce baromètre en interrogeant environ 7.000 entreprises.
Cette progression de mars constitue une bonne surprise pour les analystes interrogés par le fournisseur de services financiers Factset, qui s'attendaient en moyenne à une stabilité de cet indicateur.
"L'amélioration de l'économie allemande gagne en élan", a commenté Clemens Fuest, le président de l'institut Ifo, dans un communiqué.
Un ressenti visible sur les différentes composantes du baromètre, puisque celle mesurant l'évaluation de la situation actuelle par les entrepreneurs allemands a progressé à 119,3 points en mars, après 118,4 points en février. La composante mesurant les attentes pour les mois à venir a elle augmenté à 105,7 points, contre 104,2 points le mois précédent.
Les analystes saluaient cette progression générale inattendue du baromètre Ifo, Uwe Burkert, économiste de LBBW, la saluant d'un "Ouah!".
"Personne n'attendait une hausse aussi nette. (...) Les inquiétudes autour du Brexit, de Trump et de l'élection à venir en France se sont visiblement dissipées", a poursuivi cet économiste, estimant tout de même que cette insouciance est un peu exagérée.
Pour Carsten Brzeski, économiste chez ING-Diba, le baromètre Ifo de mars est le signe que "le cycle d'or de l'Allemagne ne veut simplement pas s'arrêter".
"Cela illustre que les taux d'intérêt bas, un euro relativement faible et des dépenses publiques qui se poursuivent devraient de nouveau prolonger ce cycle" positif, écrit-il dans une note.
Il relève tout de même encore pour l'heure un décalage entre les indicateurs allemands mesurant le moral des différents acteurs économiques et les indicateurs d'activité, un peu plus faibles. En effet, le moral des investisseurs, mesuré lui par le baromètre ZEW, a lui aussi rebondi en mars, mais par exemple, le volume des commandes industrielles a lourdement chuté en janvier même si la production industrielle a elle rebondi sur le même mois.