SAINT-LOUIS/SAINT-JOSEPH, Ile de La Réunion (Reuters) - Plus de 2.000 partisans rassemblés sous la halle surchauffée d’un marché couvert, samedi à Saint-Joseph, dans l'île de La Réunion, ont redonné du baume au coeur à Benoît Hamon, à la peine dans les sondages d'intention de vote.
En meeting dans ce fief socialiste, le candidat a rappelé qu'avant le premier tour de la primaire de la gauche, "on me demandait pour qui j’allais me désister au second tour".
Ne s'étendant pas davantage sur son recul ces derniers jours dans les sondages, où il figure à la cinquième place au niveau national, il s'est attaché à détailler son programme, à commencer par le revenu universel d’existence qu’il veut mettre en place dès 2018.
Cette mesure pourrait en effet profiter à près de 100.000 jeunes de 18 à 25 ans sur l’île, leur permettre de bénéficier d’une aide de 600 euros s’ils ne travaillent pas, et augmenter de 10% les revenus des 160.000 Réunionnais actuellement allocataires du RSA. Selon l’entourage du candidat, le revenu universel permettrait d’injecter "plus d’un million d’euros par an" dans l'économie de l’île.
"Ce serait toujours mieux que rien", commentait en sortant du meeting Marie-Line, 20 ans, étudiante. "Même si je préfèrerais avoir un vrai salaire quand je finirai mes études".
Benoît Hamon n’a que brièvement évoqué ses autres propositions pour l’Outre-mer, dont un fonds de 2,5 milliards sur cinq ans visant à accompagner la mise en oeuvre de la loi sur l’Egalité réelle, votée il y a quelques semaines.
Pour cause de crise guyanaise, Ericka Bareigts, ministre des Outre-mer qui a porté ce projet, n’était pas présente à La Réunion samedi pour accueillir le candidat auquel elle a apporté son soutien.
Mais comme en métropole, une partie seulement des socialistes réunionnais s’est rangée derrière le vainqueur de la primaire, plusieurs ténors locaux lui préférant Emmanuel Macron.
Dans une île qui avait massivement voté pour Ségolène Royal en 2007 puis pour François Hollande en 2012, Benoît Hamon est distancé par Emmanuel Macron, Marine Le Pen et François Fillon, selon les premières enquêtes d’opinion publiées cette semaine par la presse locale.
Après une visite expresse d'une douzaine d’heures, le candidat devait quitter l’île samedi soir pour Paris.
(Bernard Grollier, édité par Elizabeth Pineau)