par Jean-François Rosnoblet
MARSEILLE (Reuters) - Jean-Luc Mélenchon, dont le mouvement obtiendrait environ 11 % des suffrages au niveau national, se prépare un second tour plus tranquille dans la quatrième circonscription de Marseille où il se retrouve en ballottage favorable face à la candidate LREM Corinne Versini.
Le leader de la France insoumise a terminé en tête dans cette circonscription traditionnellement ancrée à gauche, comme il l'avait fait pour le premier tour de la présidentielle, en obtenant plus de 33% des suffrages, soit dix points de mieux que la candidate de la majorité présidentielle.
Ni le député PS sortant Patrick Mennucci, ni les candidates du Front national et des Républicains ne sont parvenus à se qualifier pour le second tour.
Jean-Luc Mélenchon a lancé un appel aux électeurs du parti socialiste. "Ils devraient davantage se reconnaître dans ma candidature que dans celle de la représentante du Medef", a-t-il dit à la presse. "Je les appelle à venir m'aider, à faire exister une alternative à M. Macron".
Quatrième homme de la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon a évoqué une "situation politique totalement instable et en trompe-l'oeil" et a appelé ses électeurs à ne pas "donner les pleins pouvoirs au parti du président" Emmanuel Macron.
"C'était prévisible que l'on aurait une moindre mobilisation. Je suis conscient de la responsabilité que cela nous donne d'être à ce niveau", a-t-il affirmé.
"OCÉAN D'ABSTENTION"
Le score obtenu par la France insoumise au niveau national se révèle pourtant très en retrait des espoirs du mouvement nés du scrutin présidentiel, même s'il est supérieur aux 6,91% obtenus en 2012 par le Front de gauche.
"On n'est pas aussi haut que ce qu'on devrait l'être. Cela n'enlève rien à la légitimité du résultat, même si c'est dans un océan d'abstention", a souligné l'eurodéputé, qui a ironisé sur les mauvais résultats du Parti socialiste qu'il avait annoncé vouloir remplacer.
"Ce n'est pas moi qui les ai fait disparaître. C'est eux-mêmes par leur bêtise et les manquements à la parole donnée", a-t-il indiqué. "Il faut donc les remplacer, on ne va pas laisser la droite et M. Macron faire la vie de la politique du pays".
Jean-Luc Mélenchon a également invité les électeurs à "ne jamais permettre l'élection d'un député du Front national", se disant confiant pour les candidats de son parti encore "présent dans des dizaines de circonscriptions au second tour".
"Nous abordons cette semaine qui vient en grande confiance", a-t-il conclu. "Le niveau d'abstention est tel que c'est forcément une situation très instable, mais on voit quand même des lignes de force autour desquelles le futur peut s'organiser".
(Edité par Elizabeth Pineau)