La forte dégringolade du secteur bancaire européen marquait une pause mardi en fin de matinée, mais cette amélioration technique ne dissipait pas les craintes des investisseurs d'une contagion de la crise de la dette à l'Italie ou à l'Espagne.
A Paris, à 11H20 (09H20 GMT), BNP Paribas qui avait abandonné 5% à l'ouverture ne reculait plus que de 1,38% et Crédit Agricole de 2,90% après avoir lâché plus de 5% dans les premiers échanges.
Le constat était le même en Europe avec un indice Stoxx des principales valeurs bancaires européennes en baisse de 1,39% contre 5% lundi à la clôture.
Même les établissements italiens, particulièrement attaqués lors des dernières séances, reprenaient quelques couleurs. UniCredit ne cédait plus que 1% après avoir chuté de 7% et Intesa Sanpaolo repartait timidement dans le vert (+0,79%).
"Cette pause est pour l'instant largement technique, les banques devraient continuer à souffrir tant que l'Europe n'annoncera rien de ferme sur le deuxième plan d'aide indispensable pour Athènes", a commenté Renaud Murail, gérant d'actions chez Barclays Bourse.
"La réunion de lundi se résume en peu de mots: neuf heures pour rien", a-t-il ajouté.
Les responsables européens se sont en effet contentés de promesses à l'issue de leur réunion à Bruxelles. Ils envisagent de renforcer la force de frappe du Fonds de secours financier européen et de le doter de nouveaux moyens face au risque d'une contagion qui mettrait l'Union monétaire en péril.
"Plus que jamais, nous sommes dans le psychologique et la clef reste dans la gestion de l'exposition du secteur privé en cas de difficulté financière d'un pays européen", a souligné Christian Parisot, analyste pour le courtier Aurel.
Les risques de contagion à l'Italie ou à l'Espagne restent aussi au coeur des préoccupations des investisseurs.
Les taux sur dix ans de l'Italie ont franchi un nouveau sommet à 5,9% ce mardi tandis que les rendements espagnols flirtaient avec leur record de 6% atteint la veille.
Les banques européennes sont très exposées à l'Italie. Le secteur financier allemand est engagé à hauteur de 116 milliards d'euros dans ce pays, selon les chiffres de la Bundesbank.
Les établissements français seraient pour leur part exposés "à hauteur de 290 milliards", selon un analyste parisien sous couvert d'anonymat.
La cotation du CAC 40 à Paris, qui avait ouvert en nette baisse (-1,74%) n'était plus disponible depuis 09H56, en raison de problèmes techniques, dont NYSE Euronext tente de déterminer les causes, a indiqué mardi à l'AFP l'opérateur boursier.