La Bourse de New York a fini en baisse vendredi, sous le poids d'une croissance américaine ralentie et de l'absence de compromis sur un relèvement du plafond de la dette du pays à quelques jours d'une échéance cruciale: le Dow Jones a perdu 0,79% et le Nasdaq 0,36%.
Selon des chiffres définitifs, le Dow Jones Industrial Average a abandonné 96,87 points à 12.143,24 points, enregistrant une sixième séance de repli consécutive et sa pire semaine de l'année. Le Nasdaq, à dominante technologique, a abandonné 9,87 points à 2.756,38 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé de son côté de 0,65% (ou 8,39 point) à 1.292,28 points.
Le marché a connu une séance hachée, entamée en nette baisse avant de réduire ses pertes, les indices se hissant même brièvement en territoire positif.
Il partait en week-end avec la persistance d'une inconnue: le relèvement du plafond de la dette américaine, toujours en discussion à Washington.
La pression montait sur les élus américains pour arriver à un accord avant le 2 août, date avancée par le Trésor au delà de laquelle les Etats-Unis risque un défaut de paiement.
"Le président met la pression, le marché réalise qu'on se dirige vers un accord de dernière minute peut-être dimanche, avant l'ouverture des places asiatiques", a expliqué Peter Cardillo, d'Avalon Partners.
Au Capitole, où les républicains de la Chambre se déchiraient entre modérés et ultraconservateurs, l'initiative semblait avoir basculé du côté du Sénat vendredi où les démocrates qui sont majoritaires, ont élaboré un plan concurrent.
"On peut être habitué maintenant à la théorie selon laquelle les politiciens de Washington vont trouver un accord au dernier moment", a observé Gregori Volokhine, de Meeschaert Capital Markets. Mais la baisse finalement modérée du marché après "des statistiques macroéconomique franchement mauvaises au niveau de la croissance" a tout de même surpris l'analyste.
A 1,3% en rythme annuel, la croissance du deuxième trimestre a été nettement plus faible que ne le pensaient les analystes, qui tablaient sur 1,8%. En outre, les chiffres du début de l'année ont été révisés: en l'espace d'un mois, l'estimation officielle est tombée de 1,9% à 0,4%.
"C'est un signe que les acteurs du marché sont troublés face à des signaux très discordants: statistiques macroéconomiques qui se détériorent, résultats d'entreprises qui sont très bons et des prévisions qui sont satisfaisantes. Et toujours le vent contraire qui souffle de Washington", a estimé M. Volokhine.
Le chiffre d'affaires du groupe pétrolier Chevron (-0,96% à 104,02 dollars) s'est révélé nettement inférieur aux attentes. Le laboratoire pharmaceutique Merck (-2,29% à 34,13 dollars) a publié des résultats conformes aux prévisions, et annoncé un réduction de 12 à 13% de ses effectifs.
Le portail internet Yahoo! (-2,96% à 13,10 dollars) a trouvé un accord mettant fin à son différend avec le PDG de sa filiale chinoise Alibaba Group, entreprise commune avec le Japonais Softbank, portant sur la société de paiement Alipay.
Le groupe de biotechnologies Amgen (+2,38% à 54,10 dollars) a publié un bénéfice net de 1,17 milliard de dollars pour le deuxième trimestre, supérieur aux attentes, et annoncé qu'il allait verser son premier dividende aux actionnaires.
Le fabricant de téléphones portables Motorola Mobility était sanctionné (-2,31% à 22,38 dollars) après être tombé dans le rouge au deuxième trimestre.
Le marché obligataire a bondi en cette période d'incertitude. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans s'est replié à 2,805% contre 2,951% jeudi soir, et celui du bon à 30 ans à 4,132% contre 4,257% la veille.