La Bourse de Paris, qui sort étourdie d'une semaine éprouvante, va essayer de se refaire une santé en scrutant les réponses politiques à la crise boursière, sans oublier les statistiques américaines qui en diront plus sur la santé de la première économie mondiale.
L'indice CAC 40 a limité la casse sur la semaine, perdant 1,97%, pour clôturer vendredi à 3.213,88 points. Cela porte son repli depuis le 1er janvier à 15,53%.
L'indice parisien sort d'une semaine digne des montagnes russes, où se sont succédées phases de chute sur fond de rumeurs multiples sur la France et les banques, puis de fort rebond jeudi et vendredi.
Après la dégradation des Etats-Unis par Standard and Poor's, le marché a connu mercredi sa pire séance de baisse depuis décembre 2008 (-5,45%), clôturant tout près des 3.000 points.
"On n'est clairement pas sorti du bois", résume Waldemar Brun-Theremin, gérant chez Turgot Asset Management, même si selon lui "les indices pourraient être en train de se consolider un peu".
Signe qui ne trompe pas sur le "stress" vécu par les marchés, les volumes d'échanges ont été en moyenne très élevés, au-delà de 6 milliards d'euros par jour à Paris.
Une forte volatilité permet en effet aux investisseurs d'acheter ou de vendre à des prix intéressants s'ils parviennent à saisir la balle au bond.
Sans compter, précise le gérant, que "les volumes du trading à haute fréquence ont explosé ces dernières semaines", ces techniques permettant l'accélération des transactions boursières à la milliseconde.
La volatilité concerne aux premiers chefs les valeurs bancaires, soumises à une forte spéculation et à de folles rumeurs, ce qui a poussé le régulateur boursier français à réagir.
L'Autorité des marchés financiers (AMF) a décidé d'interdire sur les titres des banques et assurances les ventes à découvert, technique qui permet de spéculer sur la baisse des titres et qui peut expliquer le recul des volumes vendredi.
"En 2008, cette interdiction s'est mal passée, surtout aux Etats-Unis où les titres financiers ont chuté. Pour qu'on en arrive là, c'est qu'il y a un vrai malaise", rappelle M. Brun-Theremin.
Outre les réponses du régulateur, les investisseurs sont désormais impatients de savoir comment peuvent réagir les dirigeants politiques face à ces turbulences boursières.
Le président Nicolas Sarkozy recevra la chancelière allemande Angela Merkel mardi à Paris pour évoquer la réforme de la gouvernance de la zone euro, thème sur lequel les deux dirigeants ont promis des propositions.
Il reste que les meilleurs espoirs de stabilisation des marchés passent par la publication de bonnes nouvelles sur le front macroéconomique tant sont vives les inquiétudes quant à la croissance aux Etats-Unis et en Europe.
"Le scénario du pire n’est jamais certain. Mais les marchés actions intègrent, dans leur valorisation actuelle, des scénarios noirs de violent recul de l’activité, notamment aux Etats-Unis", soulignent dans une note les économistes du courtier Aurel BGC.
Plusieurs indicateurs attendus la semaine prochaine, dont certains sur l'immobilier, permettront aux investisseurs de se faire une idée plus précise de l'économie américaine.
"L"immobilier est un facteur qui pèse encore sur l'économie américaine. Tant que les américains voient le prix de leur maison baisser, on ne voit pas comment ils pourraient consommer à nouveau", selon M. Brun-Theremin.
Enfin, quelques résultats d'entreprises américaines seront au programme, comme Hewlett Packard et Wal-Mart.