Certaines banques européennes auront besoin d'être recapitalisées, a déclaré le commissaire européen aux services financiers Michel Barnier jeudi, renchérissant à des propos dans le même sens tenus mardi par son collègue chargé de la Concurrence, Joaquin Almunia.
"L'époque s'achève où l'on devait renflouer les banques grâce aux contribuables", a affirmé M. Barnier, interrogé dans le quotidien Le Figaro sur une recapitalisation des banques avec des fonds publics.
"Mais on ne peut pas exclure que certaines banques auront besoin de l'aide de l'Etat", a-t-il ajouté aussitôt.
Selon lui, "la Commission européenne s'y prépare et le contrôlera. Il faut surtout penser au soutien du public et à la cohésion sociale".
Il a rappelé que lors des derniers tests de résistance sur la solidité des banques européennes, "neuf banques ont échoué". "Seize autres ont passé l'épreuve de justesse et doivent aussi être recapitalisées", a-t-il ajouté, sans pointer d'établissement.
Parmi ces 16 établissements figurent sept espagnols, deux portugais, deux grecs, deux allemands, un italien, un slovène et un chypriote. Les plus importants sont la Banco Popolare italienne, la portugaise Millennium BCP (Banco Comercial Português) et les espagnoles Sabadell, Banco Popular et Bankinter.
Interrogé sur la chaîne de télévision I-Télé, le commissaire européen a par ailleurs estimé que les banques devaient "quand elles en ont besoin, se recapitaliser elles-mêmes".
"Les plus faibles d'entres elles doivent se recapitaliser et elles le font. Dans certains cas, il faudra que les Etats y participent et la Commission européenne examinera au cas par cas ces mesures nationales de soutien", a-t-il dit.
"Je pense qu'elles peuvent trouver sur les marchés de quoi se recapitaliser", a-t-il cependant ajouté.
M. Barnier a également préconisé d'interdire l'octroi de bonus "tant que les banques n'auront pas atteint le minimum requis de fonds propres".
Le Fonds monétaire international (FMI) a appelé mercredi la zone euro à utiliser le Fonds européen de stabilité financière (FESF) pour recapitaliser les banques les plus fragiles, face aux pertes endurées par le secteur du fait de la crise de la dette. Le FMI évalue ces pertes à 200 milliards d'euros.
Le commissaire européen à la Concurrence Joaquin Almunia a indiqué mardi qu'il va proposer de prolonger les règles mises en place par la Commission en 2008 et 2009 pour permettre aux gouvernements d'apporter une aide publique à leur secteur bancaire.