Les Grecs sont appelés à manifester mercredi contre l'austérité imposée par les créanciers du pays, qui ont reporté à mi-novembre leur décision sur le versement d'une aide internationale vitale pour la Grèce, en lui demandant d'accélerer ses efforts de réduction des déficits.
Alors que les incertitudes autour du sauvetage du pays augmentent et que la perspective d'une contribution plus grande que prévu des banques privées dans le plan de secours s'affiche de plus en plus ouvertement, les manifestations prévues mercredi, jour de grève dans le secteur public, permettront de jauger le pouls social du pays.
Et surtout de voir si les Grecs continuent d'accepter bon an mal an la purge radicale qui leur est imposée pour corriger des années de gabegie et de surendettement.
Les deux dernières années, plusieurs grèves ont été observées accompagnées de rassemblements massifs, marqués souvent par de violents incidents.
Mais depuis la rentrée aucune grande manifestation n'a eu lieu. Cependant, si l'on en juge par la mobilisation policière, le défilé de mercredi devrait être d'importance, quelque 5.000 policiers devant être déployés à Athènes.
Ils manifesteront à l'appel du syndicat du public, l'Adedy, mais aussi à l'appel du syndicat du privé GSEE, qui chapeaute les employés des organismes et entreprises publics visés par les récentes mesures de rigueur annoncées par le gouvernement.
Environ 30.000 salariés de ce secteur doivent en effet être mis en chômage technique et leurs salaires seront réduits de 40% d'ici la fin de l'année et pour un an. Ensuite ils seront probablement licenciés.
Au total et d'ici 2015, le gouvernement qui ne remplace plus qu'un départ à la retraite sur 10 dans la fonction publique, envisage de réduire de 150.000 le nombre de salariés du secteur public, qui s'élève actuellement à 750.000.
Les mesures d'austérité touchent aussi, pour la deuxième année consécutive, les non fonctionnaires, avec des augmentations d'impôts, des créations de taxes nouvelles -sur l'immobilier- ou des baisses de pensions de retraites.
Elles doivent durer au moins jusqu'en 2015 pour espérer sauver le pays d'une faillite financière et le maintenir dans la zone euro, si ses partenaires de la zone euro parviennent à se mettre d'accord sur les modalités d'un deuxième plan d'aide, dont le principe a été décidé le 21 juillet à Bruxelles.