🔺 Que faire quand les marchés sont sur des records? Trouver des aubaines, comme celles-ci.Actions sous-évaluées

Le G20 déterminé à enrayer la crise grecque, avare en mesures concrètes

Publié le 04/11/2011 11:50
Mis à jour le 06/11/2011 00:15

Le sommet du G20 à Cannes s'est efforcé d'éviter une propagation de la crise grecque, en plaçant l'Italie sous la surveillance du FMI, sans toutefois se décider sur de nouveaux moyens financiers censés éviter au monde une nouvelle récession.

"Après avoir écouté nos partenaires européens ces deux derniers jours, je suis certain que l'Europe est en mesure d'être à la hauteur de ces difficultés", a déclaré le président américain Barack Obama à la clôture du sommet de ce club des principaux pays riches et émergents dans le sud-est de la France.

La Grèce a certes officiellement renoncé vendredi à son projet de référendum sur le plan destiné à la sauver, qui avait plongé lundi l'avenir de la zone euro dans l'incertitude et provoqué la stupeur des partenaires de l'Europe au sein du G20.

Mais entre-temps, la pression des marchés s'est accentuée sur l'Italie, troisième économie de la zone euro, quatrième emprunteur dans le monde, et principale cible des investisseurs en cas de propagation de l'incendie.

Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a donc fait appel, officiellement de son propre chef, au Fonds monétaire international (FMI) pour une "vérification publique" trimestrielle de la mise en oeuvre des mesures anti-crise de l'Italie. Il a ajouté avoir reçu, et refusé, une proposition d'aide financière du FMI, qui "n'est pas nécessaire".

L'écart entre le taux auquel empruntent l'Allemagne, bon élève de la discipline budgétaire, et l'Italie a atteint un nouveau record vendredi après-midi, signe de la perte de confiance des marchés dans Rome.

"Le problème", c'est "un manque de crédibilité des mesures qui ont été annoncées", a lancé la directrice générale du FMI Christine Lagarde pour justifier le rôle de son institution.

Les Européens espèrent par cette surveillance renforcer leur crédibilité, mise à mal par la crise grecque, face à leurs partenaires américain et des pays émergents.

Plus largement, les dirigeants des pays du G20, qui pèsent 85% de l'économie mondiale, ont examiné les moyens de renforcer les pare-feu indispensables pour éviter la contagion de cette crise de la dette qui mine l'Europe depuis près de deux ans.

Le G20 s'est ainsi engagé à "faire en sorte que des ressources supplémentaires puissent être mobilisées rapidement" par le FMI, selon la déclaration finale du sommet, qui renvoie une décision concrète à plus tard.

Plusieurs pays emmenés par les Etats-Unis sont réticents à graver un chiffre dans le marbre tant que la zone euro n'a pas ramené l'ordre chez elle, a relevé le membre d'une délégation. "Il y a beaucoup de pression sur la zone euro, de la part de nombreux pays", a expliqué de son côté un responsable britannique.

La chancelière allemande Angela Merkel a d'ailleurs reconnu que "pratiquement aucun des pays présents" n'avait encore "annoncé vouloir participer" au fonds de secours de la zone euro. "Cela dépendra de ses modalités", a-t-elle expliqué.

"Le G20, avec le vaudeville grec et italien et l'échec du FMI et de la Chine à venir au secours de l'Europe, a aggravé la crise de la zone euro", juge, sévèrement, Sony Kapoor, du think tank bruxellois Re-Define.

Les places boursières européennes ont d'ailleurs rechuté vendredi.

Les principales économies de la planète se sont engagées à ramener la croissance sur des fondements durables en s'efforçant de corriger les déséquilibres économiques mondiaux.

La Chine et l'Allemagne s'engagent ainsi à prendre des mesures pour soutenir leur demande intérieure afin de soutenir la croissance mondiale, en cas d'aggravation de la crise, selon le communiqué final du sommet du G20.

Le président Obama a de son côté salué la "détermination" de la Chine à augmenter la flexibilité du yuan, accusé d'être sous-évalué de manière articificielle pour favoriser les exportations chinoises au détriment des partenaires commerciaux de Pékin.

Sans avoir obtenu d'unanimité au sein du G20, en raison notamment de l'hostilité américaine, le président français Nicolas Sarkozy a souhaité qu'une taxe sur les transactions financières soit mise en place dans les pays de l'Union européenne (UE) "dès l'année 2012", une initiative qui se voit "reconnue" dans le communiqué final.

Il a assuré aussi que les "pays qui demeurent des paradis fiscaux" seraient "mis au ban de la communauté internationale". Une liste de onze pays qui ne respectent pas les normes internationales en la matière, dont la Suisse et le Liechtenstein, a été publiée.

Par ailleurs, les régulateurs ont identifié vendredi au total 29 banques dites d'importance "systémique", qui par leur taille représentent un danger pour l'ensemble de l'économie en cas de faillite, et vont leur imposer une série de mesures pour les renforcer.

Les dirigeants du G20 avaient tenté jeudi au premier jour de leur sommet sur la Côte d'Azur d'afficher un front uni face à la crise de la dette et aux soubresauts grecs qui risquent de déclencher, selon les termes de l'un d'eux, une "réaction en chaîne" pour l'économie mondiale.

Après avoir renoncé au référendum, le Premier ministre grec Georges Papandréou a obtenu samedi le vote de confiance qu'il a réclamé au parlement, crucial pour la ratification de l'accord européen de désendettement de la Grèce et l'avenir du pays.

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