La vénérable maison Hermès, qui a relevé pour la deuxième fois ses prévisions annuelles, va "battre" ses chiffres de ventes record de 2010 cette année, a déclaré vendredi à l'AFP son patron Patrick Thomas.
"On va battre les chiffres de 2010 qui étaient de 2,4 milliards d'euros de ventes", a déclaré M. Thomas. Le célèbre fabricant des carrés en soie, à couteaux tirés avec son premier actionnaire individuel, LVMH, s'attend à une hausse de ses ventes annuelles comprise entre 15% et 16%, soit aux alentours de 2,8 milliards d'euros.
"Hermès va bien! Notre santé est rassurante sur notre stratégie. La maison continue sur une lancée commencée il y a depuis deux ans. Et par les temps qui courent, nous sommes contents de cette performance", a poursuivi le gérant du sellier, commentant les ventes du troisième trimestre du groupe.
Pour M. Thomas, Hermès tire profit de son "savoir-faire et du refus de banaliser" ses produits. "La demande de nos produits continue à se développer aussi bien dans les marchés émergents que dans les marchés matures grâce à de nouvelles créations comme les nouveaux modèles de sacs Lindy et Jypsière", a-t-il expliqué.
Sur le troisième trimestre, les ventes du sellier ont bondi de 16% à 683,2 millions d'euros et de 18,2% à taux de change constants.
A fin septembre, donc sur neuf mois, les ventes de la maison Hermès s'établissent à 1,98 milliard d'euros, à quelques encablures du record de 2,4 milliards établis sur l'ensemble de l'année 2010. Or, le quatrième trimestre est une période traditionnelle de forts revenus en raison des fêtes de fin d'année.
Fort de cette bonne santé, Hermès entend ouvrir "plus d'une dizaine de magasins" et rénover des succursales. Il va notamment ouvrir un magasin à Bombay (Inde), un au Kazakhstan et "un plus grand" à Genève, a précisé Patrick Thomas.
Patrick Thomas a, par ailleurs, indiqué que la famille Hermès, à couteaux tirés avec le groupe LVMH, qui a abruptement fait son entrée dans le capital du sellier il y a un an, allait constituer sa holding pour contrer les appétits du géant du luxe "avant Noël".
Cette holding, qui devrait regrouper au moins 51% du capital détenu par les héritiers du fondateur Thierry Hermès, "est en cours de création", a déclaré, le gérant d'Hermès.
Cette arme a été l'objet d'un bras de fer judiciaire, finalement remporté par la famille Hermès, avec l'association des actionnaires minoritaires (Adam) présidée par Colette Neuville.
En obtenant le feu vert de la cour d'Appel de Paris, mi-septembre, pour créer cette holding, la famille Hermès a évité de lancer une offre publique d'achat (OPA), onéreuse, sur le solde du capital du sellier qu'elle ne détient pas comme le demandent les règles de l'Autorité des marchés financiers.