Le groupe pétrolier anglo-néerlandais Shell a annoncé mercredi qu'il avait interrompu depuis lundi la production de son champ pétrolier d'EA, dans le sud du Nigeria, qui fournit quelque 115.000 barils/jour, pour des "raisons opérationnelles".
"Nous avons suspendu la production de notre champ pétrolier d'EA pour des raisons opérationnelles. Les unités de production offshore, de stockage et de livraison du site ont été fermées pour réparation lundi", a indiqué à l'AFP Tony Okonedo, porte-parole du groupe.
"Une production de 115.000 barils par jour a été interrompue", a-t-il précisé, sans indiquer si cette mesure était liée à un acte de sabotage.
Il n'a pas précisé quand la production pourrait reprendre sur ce site, qui avait redémarré récemment après 3 ans de fermeture due à des attaques d'un groupe armé.
"Nous avons fermé pour des réparations et le remplacement d'une valve de fermeture d'urgence. Il est difficile de donner un délai pour ce type de travaux. Cela peut prendre plusieurs jours ou plusieurs semaines", a-t-il dit.
Le champ pétrolier d'EA avait fermé en janvier 2006 après des attaques du Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (Mend), le groupe armé le plus actif de la région.
Le sud du Nigeria, région riche en hydrocarbures, est régulièrement en proie à des violences et attaques contre des installations pétrolières de groupe rebelles réclamant une meilleure répartition de la manne pétrolière.
Depuis 2006, les violences ont fait chuter la production de brut du pays à environ 1,7 million de barils par jour, contre 2,6 millions auparavant.
Fin juin, le président Umaru Yar'Adua a offert aux militants des groupes armés du sud une amnistie en échange d'un arrêt des violences. L'offre court jusqu'au 4 octobre. Les militants doivent remettre leurs armes dans des centres où les rebelles se font enregistrer, dans le cadre d'un programme de réintégration.
En réponse à cette offre, le principal groupe armé, le Mend, a annoncé une trêve de 60 jours le 15 juillet, après des semaines d'attaques contre les installations pétrolières et de combats avec l'armée.
Plusieurs militants ont depuis accepté de rendre leurs armes.