Les dirigeants des pays riches et émergents du G20, réunis vendredi à Pittsburgh, devaient s'engager vendredi sur des mesures pour équilibrer la croissance mondiale, espérant de cette manière susciter une reprise économique plus durable.
A un moment où la croissance reprend dans de nombreux pays et paraît proche dans d'autres, les chefs d'Etat et de gouvernement devaient promouvoir une forme d'harmonisation des politiques économiques, selon le projet de communiqué final obtenu par l'AFP.
"Nous nous sommes engagés à prendre des mesures supplémentaires pour assurer une croissance forte, durable et équilibrée", indique ce projet. Et concrètement, le Fonds monétaire international (FMI) sera chargé d'évaluer la cohérence des politiques économiques nationales par rapport à cet objectif commun.
Les Etats-Unis, par tradition très distants vis-à-vis du rôle de surveillance du FMI, étaient les plus favorables à cette idée. Ils décrivent une nouvelle économie où le consommateur américain ne serait plus le centre du monde, et où les grands exportateurs (Chine et Allemagne en tête) importeraient davantage.
Dénonçant les déséquilibres, le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner avait défendu dès jeudi une proposition de "rendre obligatoire pour les pays d'agir tôt pour s'y attaquer, de ne pas les laisser s'aggraver".
Le premier ministre britannique Gordon Brown se félicitait dimanche d'un "développement important qui peut redonner confiance aux gens".
D'autres, Allemagne en tête, se montraient plus sceptiques.
"Il ne faut pas se concentrer sur les déséquilibres du commerce mondial simplement parce que certains ne veulent pas parler de la restructuration des marchés financiers", a déclaré jeudi la chancelière Angela Merkel.
Parmi les premiers visés sur la question des déséquilibres, la Chine a fait état de l'immensité des efforts nécessaires, son président Hu Jintao déclarant aux dirigeants du G20 qu'il entrevoyait "un processus lent et tortueux" avant "une reprise complexe".
"Nous sommes conscients (...) que les fondations de la reprise économique ne sont pas encore solides, avec toujours de nombreuses incertitudes", a-t-il expliqué.
A plus court terme, sur la question de la pérennité des mesures de relance, le projet de communiqué penchait plus en faveur du maintien que des stratégies de sortie.
"Nous sommes convenus de maintenir nos mesures de soutien à l'activité économique jusqu'à ce que la reprise soit assurée", devait affirmer le G20.
En revanche, les questions de réduction des déficits publics sont reléguées à plus tard. Le G20 souhaite "un processus transparent et crédible pour le retrait (des) mesures de soutien exceptionnel (...) apportées tant au secteur financier que dans le domaine budgétaire et monétaire, qui sera appliqué lorsque la reprise sera totalement assurée".
Les ministres des Finances devront "continuer à élaborer, lors de leur réunion de novembre, des stratégies de sortie coordonnées et coopératives".
Le projet de communiqué évoque le commerce international, sujet cher aux émergents.
"Nous avons la responsabilité de rejeter le protectionnisme sous toutes ses formes, de soutenir les marchés ouverts, d'encourager une concurrence équitable et transparente et de promouvoir l'esprit d'entreprise et l'innovation dans tous les pays", doit rappeler le G20.
Malgré un éloge des mesures économiques de la Chine par M. Geithner, il n'était pas sûr que Pékin adoucisse pour autant sa critique des velleités protectionnistes américaines, après les droits de douanes imposés par Washington sur les pneus deux semaines plus tôt.