Plusieurs milliers de producteurs laitiers en colère ont paralysé lundi le centre Bruxelles en manifestant pour faire pression sur l'Union européenne en vue d'obtenir des aides face à la chute des prix.
La police a évalué à 2.400 le nombre des protestataires, tandis que les organisateurs de la Fédération européenne des producteurs de lait (EMB) ont parlé de 5.000 participants.
Les agriculteurs, venus à bord de centaines de tracteurs, se sont rassemblés au coeur du quartier des institutions européennes, qu'ils ont totalement bloqué. Ils se sont réunis devant le lieu d'une réunion des ministres de l'Agriculture de l'Union européenne convoquée d'urgence pour évaluer les moyens d'aider le secteur.
La situation était assez tendue en fin d'après-midi, vers 17H00 (15H00 GMT) dans le quartier des institutions européennes.
Devant le bâtiment de la réunion, les manifestants faisaient face à un important dispositif de policiers antiémeutes, aidés de véhicules équipés de lances à eau, pendant que des hélicoptères de la police survolaient le quartier.
Les protestataires lançaient des oeufs et des bouteilles en direction du lieu de la réunion, des policiers, mais aussi parfois des journalistes, a constaté l'AFP. Ils faisaient aussi retentir des sirènes et des klaxons ou lançaient des pétards.
Les plus déterminés ont tenté de mettre le feu à des bottes de pailles, entraînant le déclenchement des canons à eau.
"Ultra libéralisme = Mort de l'agriculture", pouvait-on lire sur les calicots des manifestants, ou encore "Pas de pays sans paysans".
Aucun incident grave ou interpellation n'avait été toutefois signalé dans la ville en fin d'après-midi.
Dans la matinée, à l'extérieur de Bruxelles, des agriculteurs à bord de tracteurs avaient tenté de forcer un barrage des forces de l'ordre sur une autoroute menant à Bruxelles, selon la police. Finalement, après discussion, le cortège des manifestants a été autorisé à reprendre son chemin en direction de la capitale de l'Europe.
La réunion ministérielle sur le lait, malgré la manifestation, n'a débouché sur aucune mesure d'aide immédiate en faveur des producteurs de lait.
Elle avait été convoquée à la demande de la France et de plusieurs autres pays qui demandent à la Commission européenne de débloquer des aides en faveur du secteur en crise. Ce dernier est victime d'une forte chute des prix, qui met en danger l'existence des producteurs les plus fragiles.
Les protestataires accusent la politique actuelle de libéralisation de l'agriculture européenne d'être responsable de la situation, ce que réfute la Commission. Pour elle, c'est la baisse de la demande de produits laitiers, consécutive à la crise économique, qui est à l'origine du repli des prix.
Les manifestants ont été réunis à l'appel de l'EMB, une organisation récemment apparue dans le paysage syndical agricole européen et qui campe sur une ligne dure.