Les Etats-Unis ont annoncé avoir détecté un cas de maladie de la vache folle en Californie (ouest), tout en tentant de rassurer les consommateurs quant à la santé du bétail, mais de premières restrictions sur le boeuf américain ont été prises mercredi en Corée du Sud.
Le ministère de l'Agriculture américain "a confirmé (mardi) le quatrième cas dans le pays d'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) sur une vache laitière du centre de la Californie", indique un communiqué.
Selon les autorités, l'animal n'est pas utilisé pour faire de la viande. "A aucun moment (la vache) n'a présenté un danger pour la chaîne alimentaire ou la santé publique". "L'ESB ne se transmet pas par le lait", souligne le ministère. "Nos mécanismes pour prévenir l'ESB fonctionnent".
Le ministère "a confiance dans la santé du bétail américain et dans le fait que la viande et les produits laitiers ne représentent aucun danger".
L'annonce de nouveaux cas d'ESB est particulièrement sensible, alors que selon les données officielles l'exportation de viande de boeuf américaine représente 353 millions de dollars par an, avec le Mexique, le Canada, la Corée du Sud et le Japon comme principaux marchés d'exportation. Un porte-parole de la fédération des exportateurs de viande, Philip Seng, a lui aussi assuré que "le boeuf américain est sans danger".
Les Etats-Unis estiment disposer de 90,8 millions de têtes de bétail, qui constituent une part capitale de l'activité économique de certains Etats comme le Texas (sud), le Nebraska et le Kansas (centre), ou encore la Californie (ouest).
A la suite de la détection de ce nouveau cas de vache folle, la plus grosse peur des agriculteurs du pays serait la mise en place de sanctions contre le boeuf américain, une éventualité que le ministère de l'Agriculture a implicitement évoquée en la réfutant. "Cette détection ne va pas affecter le commerce des Etats-Unis", ont ainsi déclaré des responsables. Quelque 40.000 bovins américains sont testés chaque année par le ministère de l'Agriculture.
Deux grandes enseignes alimentaires en Corée du Sud - Lotte Mart et Home Plus, filiale du britannique Tesco - ont en tout cas annoncé dès mercredi la suspension jusqu'à nouvel ordre de la vente de viande de boeuf américain dans leurs magasins.
Le ministère sud-coréen de l'Agriculture a de son côté indiqué avoir décidé de renforcer ses inspections, tout en soulignant que la vache malade ne correspondait pas de toute façon aux critères d'importation en Corée.
L'importation de boeuf américain (37% des importations sud-coréennes de viande) est un sujet délicat entre la Corée du Sud et les Etats-Unis qui viennent de signer un important accord bilatéral de libre-échange.
La Corée du Sud avait décrété un embargo après la découverte d'un cas de vache folle en 2003. Les importations avaient repris en 2008, déclenchant de grandes manifestations de consommateurs inquiets.
Le Japon et Singapour ont fait savoir qu'ils maintenaient en l'état leurs importations et leurs procédures de contrôle tandis que les autorités sanitaires taïwanaises n'avaient pas encore pris de décision mercredi.
L'Union européenne (133 millions de dollars annuels d'importation de viande bovine) a de son côté indiqué ne pas envisager de restrictions particulières. 28 cas d'ESB ont été détectés en UE en 2011 dans le cadre du système de surveillance en place.
La détection d'un cas en Californie "est une confirmation que le système américain semble fonctionner" mais n'aura "pas d'implication sur les 16.000 tonnes de viande bovine importées chaque année des Etats-Unis dans l'UE", a indiqué à l'AFP le porte-parole de la Commission chargé du dossier, Frédéric Vincent.
La maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ), variante humaine de la vache folle, serait responsable de plus de 200 décès à travers le monde, principalement en Grande-Bretagne. Selon les scientifiques, l'épidémie se serait répandue par le biais de farines animales, destinées à l'alimentation du bétail, produites à partir d'animaux infectés.