Le moral des ménages français a poursuivi son léger redressement en octobre, gagnant 1 point par rapport à septembre, tout en restant à un faible niveau, a annoncé mardi l'Insee.
Après plusieurs mois de lente amélioration, interrompue par une baisse en juillet, le moral des ménages confirme sa légère remontée en octobre à -35, dépassant de plus de 10 points son minimum historique de juillet 2008 (-47).
Mais il se situe "toujours à un niveau inférieur à sa moyenne de long terme", souligne l'Institut national de la Statistique.
"Dans l'ensemble, cette enquête montre que l'amélioration de la situation conjoncturelle commence à être perçue par les ménages" même si ce mouvement n'est pas "suffisamment prononcé" pour dynamiser la consommation, commente Frédérique Cerisier, économiste chez BNP Paribas.
Dans le détail, l’opinion des ménages sur le niveau de vie passé et futur en France se redresse en octobre et se stabilise concernant leur situation financière passée, actuelle et future. L’opportunité de faire des achats importants progresse mais reste à un niveau relativement bas (-24 points en octobre contre -27 un mois auparavant).
"Il faut certainement y voir les effets du recul des prix à la consommation, qui redonne mécaniquement du pouvoir d’achat, ainsi que l’impact des politiques publiques menées ces derniers mois", affirme Nicolas Bouzou, analyste chez Asteres.
Les ménages sont par ailleurs moins nombreux à estimer que le chômage va augmenter dans les prochains mois, marquant une "amélioration significative" depuis le niveau record de pessimisme atteint en juin. "Les craintes de voir le chômage augmenter s’atténuent", résume l'Institut.
"Sur ce point, ils seront certainement déçus", nuance toutefois Nicolas Bouzou.
Depuis plus de six mois, les ménages ont également le sentiment que l’inflation est plus faible qu’habituellement et continuent de penser qu'elle devrait rester limitée dans les mois à venir.
"Le seul point d’interrogation demeure sur l’après-janvier 2010" au moment où certaines mesures d'aide publique (prime à la casse...) devraient cesser, relève l'économiste Marc Touati, (Global Equities). "Que deviendront (la consommation et le moral des ménages) lorsque la perfusion sera réduite, voire enlevée?", s'interroge-t-il.