Le fisc italien a contrôlé mardi 76 agences bancaires, dont des établissements suisses, une opération "coup de poing" menée alors que Rome, qui a mis en place une amnistie fiscale, a décidé parallèlement d'intensifier les contrôles contre la fraude.
Des agents du fisc et de la police financière ont "contrôlé ce matin soixante-seize agences de banques suisses, d'établissements bancaires liés à des intermédiaires suisses ou situés près de Saint-Marin", petite République enclavée dans le nord-est de l'Italie, ont annoncé le fisc et la police financière dans un communiqué.
Ces contrôles ont eu lieu dans une vingtaine de villes notamment à Milan, Rome, Turin, Florence et Naples, a précisé une porte-parole du fisc à l'AFP. Les autorités entendaient ainsi vérifier si ces établissements financiers respectent "les obligations de communication" des opérations bancaires effectuées par leurs clients.
Le service de presse du fisc s'est refusé à donner le nom des banques concernées, mais la banque suisse UBS a annoncé qu'elle figurait parmi les établissements contrôlés. Contacté en fin d'après-midi, le service de presse n'a pas été en mesure d'indiquer si des irrégularités avaient été détectées.
L'intensification des contrôles, "qui a pour objectif de garantir le respect des obligations de communication" afin de contrer l'évasion fiscale, "s'est ouverte sur un premier échantillon de sujets particulièrement à risque", note le fisc qui annonce la tenue de nouveaux contrôles prochainement.
Les services financiers italiens intensifient les contrôles contre l'évasion fiscale alors qu'une amnistie sur les biens cachés à l'étranger mise en place par le gouvernement de Silvio Berlusconi est entrée en vigueur mi-septembre.
Le fisc avait annoncé en septembre avoir mis la main sur près de quatre milliards d'euros cachés à l'étranger depuis début 2009.
Le coureur cycliste Davide Rebellin et le pilote de Formule 1 Vitantonio Liuzzi ont notamment été épinglés. La star du cinéma pornographique, Rocco Siffredi, est lui aussi dans le collimateur.
La mesure d'amnistie fiscale, qui dure jusqu'à mi-décembre et a suscité une vive polémique dans la Péninsule, permet aux Italiens de rapatrier ou de déclarer leurs biens cachés à l'étranger (en grande partie en Suisse) à l'insu du fisc, moyennant le paiement d'une amende équivalente à 5% de la somme.
Cette amnistie devrait faire rentrer environ 5 milliards d'euros dans les caisses de l'Etat italien, le plus endetté d'Europe.