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Déprimée par l'Espagne, la Bourse de Paris cède près de 3%

Publié le 21/07/2012 10:15

La Bourse de Paris a fortement reculé lundi, secouée par la situation de l'Espagne qui s'enfonce dans la récession et voit ses taux de financement s'envoler et par les craintes d'une sortie de la Grèce de la zone euro.

A la clôture, l'indice CAC 40 a perdu 2,89% à 3.101,53 points, dans un volume d'échanges assez faible de 2,408 milliards d'euros.

Sur les autres places européennes, Francfort a perdu 3,18%, Londres 2,09%, Milan 2,76%. Madrid a limité ses pertes après l'interdiction des ventes à découvert (-1,10%). L'indice Eurostoxx 50 a cédé pour sa part 2,59%.

"Il y avait longtemps que nous n'avions pas eu une séance aussi inquiétante qui rappelle les folles journées de l'été dernier", relève Andrea Tueni, analyste de Saxo Banque.

"L'Espagne affole les marchés qui se demandent comment le pays peut échapper à un plan d'aide pour lui-même et non plus seulement pour ses banques", explique-t-il.

Le fait que la région de Valence en ait appelé vendredi à l'aide de l'Etat a mis le feu aux poudres.

"A peine bouclé le plan de sauvetage des banques espagnoles, on est maintenant confronté aux problèmes des régions espagnoles avec Valence qui a demandé un soutien financier et d'autres régions risquent de suivre (...) Cela n'en finit pas", souligne Yves Marçais, vendeur d'actions de Global Equities.

Signe de tension supplémentaire pour les opérateurs, la quatrième économie de la zone euro s'enfonce dans la récession. L'économie ibérique s'est contractée de 0,4% au deuxième trimestre, après un recul de 0,3% sur les trois premiers mois de l'année.

Du coup, les taux de financement du pays se sont envolés, franchissant un nouveau record depuis la création de la zone euro sur le marché obligataire, là où s'échangent les titres de dette déjà émis par les Etats. Ils flirtent avec les 7,5% à échéance dix ans.

L'interdiction des ventes à découvert, en Espagne pour trois mois sur l'ensemble des marchés actions, et en Italie pour les valeurs financières jusqu'à la fin de la semaine, n'a pas rassuré les investisseurs à Paris.

"Le fait que Madrid prenne une décision pareille sur l'ensemble des valeurs boursières souligne aux yeux des opérateurs la gravité de la situation", estime M. Tueni.

Pour les économistes d'ING, "il semble que la Banque centrale européenne soit la seule à même de riposter à la spéculation alors que l'idée d'une augmentation de la puissance de feu des fonds de secours européens est rejetée par l'Allemagne".

Les intervenants attendent aussi avec anxiété l'état des lieux que doivent dresser cette semaine les représentants de la Troïka (Commission européenne, FMI et Banque centrale européenne) sur la situation budgétaire de la Grèce.

Sur le front des valeurs, les banques, très exposées à la dette espagnole, ont vécu une séance noire. Crédit Agricole a enregistré la plus forte baisse de la cote (-5,48% à 3,04 euros) suivi par BNP Paribas (-5,47% à 26,96 euros). Société Générale a reculé de 4,58% à 15,64 euros.

Vivendi a cédé 2,61% à 14,72 euros. L'Autorité de la concurrence a donné son feu vert sous conditions au rachat de Direct 8 et Direct Star (Bolloré) par Vivendi et le Groupe Canal Plus.

En hausse dans la matinée, PSA Peugeot Citröen a terminé en baisse de 0,91% à 6,51 euros. Philippe Varin, président du directoire du constructeur, s'est de nouveau engagé à ne procéder à aucun licenciement sec au sein du groupe automobile. PSA présentera mercredi ses résultats du premier semestre.

Aperam a cédé 6,22% à 9,k53 euros à la veille de la présentation de ses résultats.

Foncière des régions et Mercialys ont abandonné respectivement 3,43% à 56,01 euros et 4,60% à 14,73 euros, victimes de l'abaissement de recommandation d'ING sur les deux valeurs d'"acheter" à "conserver".

Eurotunnel a reculé de 5,81% à 5,92 euros, pénalisé par un résultat d'exploitation inférieur aux attentes, malgré l'annonce de perspectives solides pour le deuxième semestre.

Rémy Cointreau a terminé sur un recul de 2,06% à 90,88 euros après l'acquisition du producteur de scotch whisky écossais Bruichladdich Distillery Company Ltd, pour environ 75 millions d'euros.

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