Confronté à des marchés "difficiles", le britannique Darty, propriétaire de l'enseigne française du même nom, a annoncé le départ prochain de son patron, une fois qu'il aura fini de passer au peigne fin les opérations du groupe pour tenter de redresser sa rentabilité.
A la tête du groupe depuis quatre ans, le directeur général du groupe, Thierry Falque-Pierrotin, quittera l'entreprise "à l'issue de la revue stratégique du groupe, de ses marchés et de ses opérations, en décembre 2012", a indiqué jeudi Darty dans un communiqué, assurant que cette décision avait été prise "d'un commun accord".
"Le conseil d'administration va lancer la recherche de son successeur et l'annoncera en temps voulu", a encore indiqué Darty.
Anciennement Kesa Electricals, le groupe a changé de nom cet été pour prendre celui de son enseigne française d'électroménager, d'électronique et d'informatique, "pépite" du groupe, après la cession fin 2011 pour une somme symbolique de sa branche britannique Comet qui plombait ses résultats.
Le groupe, qui avait accusé une perte de 313,9 millions d'euros sur l'exercice 2011/2012 clos fin avril à cause de Comet, avait décidé dans le même temps de commencer à passer au peigne fin ses activités afin de se redresser.
"Même s'il nous reste encore beaucoup de travail à accomplir, la revue stratégique (...) initiée pendant l'été a bien avancé", a affirmé le président, Alan Parker.
"Nous avons déjà identifié des opportunités pour à la fois augmenter le chiffre d'affaires et poursuivre la rationalisation des coûts à travers le groupe" et cela semblait donc être "le bon moment pour transmettre le flambeau à une autre personne", a-t-il poursuivi.
M. Falque-Pierrotin s'est dit lui "très heureux" d'avoir dirigé Darty et a jugé que les "progrès" accomplis par le groupe étaient "une base solide pour l'avenir".
Lors du premier trimestre de son exercice décalé 2012-2013 (de mai à juillet), le groupe a encore été confronté à des marchés "difficiles" en particulier dans la télévision qui pâtit du passage au numérique mais est parvenu à dégager un chiffre d'affaires en légère hausse.
La rentabilité est, elle, restée sous pression.
Darty a bénéficié de la hausse des ventes dans ses magasins en Turquie, en Italie et en Espagne et de la forte progression enregistrée par ses autres marques (BCC aux Pays-Bas, Vanden Borre en Belgique et Datart en République tchèque et en Slovaquie) qui ont compensé le repli du chiffre d'affaires en France.
Depuis la vente de Comet, le groupe coté à Londres n'est plus présent sur le marché britannique.
Le vent de fronde des actionnaires qui souffle depuis le printemps en Grande-Bretagne n'a par ailleurs pas épargné le groupe qui a annoncé dans l'après-midi que le rapport sur les rémunérations de ses dirigeants avait été rejeté par 58,04% des actionnaires lors de son assemblée générale à Londres.
Fondé par la famille Darty, dont l'une des héritières est mariée avec l'un des fils de l'ex-président français Nicolas Sarkozy, Darty avait été racheté en 1993 par le groupe de distribution britannique Kingfisher, qui s'était séparé dix ans plus tard de sa filiale Kesa, spécialisée dans l'électroménager.