La banque Royal Bank of Scotland, contrôlée par l'Etat britannique, a suspendu un autre trader dans le cadre de son enquête sur le scandale du Libor, le salarié le plus haut placé à avoir été sanctionné à ce jour par le groupe, affirme mardi le Financial Times.
Jezri Mohideen, responsable des activités de courtage sur les taux en Europe et en Asie-Pacifique, "a été suspendu la semaine dernière dans le cadre de l'enquête de la banque" sur l'affaire des manipulations du taux interbancaire Libor, indique le quotidien de la City, qui cite deux sources proches de la banque.
Contactée par l'AFP, la banque s'est refusée à confirmer cette information.
"Nos investigations sur les soumissions, les communications et les procédures liées à la fixation du Libor et d'autres taux d'intérêt se poursuivent. RBS et ses employés continuent de coopérer pleinement avec les régulateurs", s'est-elle contentée d'indiquer.
Début juillet, une source proche du dossier avait indiqué à l'AFP que RBS avait licencié fin 2011 quatre de ses traders pour leur implication présumée dans la manipulation du Libor mais, selon le FT, M. Mohideen est le salarié le plus haut placé à avoir été sanctionné.
Fin septembre, Stephen Hester, le patron de RBS, poids lourd de la finance britannique dont l'Etat détient 81%, avait déclaré s'attendre à payer des amendes représentant "beaucoup d'argent" dans le cadre de cette affaire.
Le scandale du Libor a éclaté fin juin, lorsque Barclays a révélé qu'elle allait payer environ 360 millions d'euros pour mettre fin à des enquêtes des régulateurs britannique et américain sur la manipulation du Libor et de l'Euribor, son équivalent européen.
Cette affaire, qui a notamment entraîné la démission du président et du directeur général de Barclays, a rattrapé d'autres grandes banques alors que des enquêtes ont été ouvertes dans plusieurs pays, dont les Etats-Unis.
Le Libor a des répercussions sur l'ensemble de la sphère financière et sert de référence indirecte dans les prêts aux ménages et aux entreprises.