Wall Street a terminé largement dans le rouge vendredi, la nervosité des investisseurs à l'approche de l'élection présidentielle prenant le pas sur les bons chiffres de l'emploi américain: le Dow Jones a reculé de 1,05% et le Nasdaq de 1,26%.
Selon les chiffres définitifs, le Dow Jones Industrial Average a perdu 139,46 points à 13.093,16 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 37,93 points à 2.982,13 points.
L'indice élargi Standard and Poor's 500 a lâché 0,94% (-13,39 points) à 1.414,20 points.
En début de séance, les opérateurs ont accueilli positivement le rapport officiel mensuel sur l'emploi publié à Washington, qui montre que l'économie américaine a créé 171.000 emplois de plus qu'elle n'en détruisait en octobre.
Mais la perspective du scrutin présidentiel le 6 novembre a restreint leur enthousiasme.
"Les différences marquées entre les deux candidats en termes d'imposition et de réglementation rendent toute action risquée tant qu'on ne sait pas vers quelle direction se dirige le pays", a remarqué Eugene Profit, de Profit Investments.
Aussi les investisseurs "réduisent leur exposition au risque avant l'élection" car le résultat "est encore très incertain" et les opérateurs ont du mal à prévoir "la réaction du marché en fonction du gagnant", a noté Michael James, de Wedbush Morgan Securities.
Cette incertitude a effacé les bons chiffres du marché du travail aux Etats-Unis, pourtant très attendus.
Le rapport montre en effet que "la croissance de l'emploi s'est nettement améliorée en octobre, même si une remontée de la population active a fait légèrement augmenter le taux de chômage", qui est remonté de 0,1 point pour s'établir à 7,9%, a remarqué Sal Guatieri, de BMO Capital Markets.
"Cela suggère que l'économie reprend un peu de vigueur et que la croissance du PIB va être plus importante au quatrième trimestre que les 2% du troisième trimestre", a-t-il ajouté.
Mais ces chiffres de l'emploi peuvent aussi, selon Gregori Volokhine, de Meeschaert New York, "être lus par certains comme favorisant la réélection de Barack Obama alors que pour les marchés, l'élection de son opposant Mitt Romney serait plus favorable".
Sur le front des valeurs, le titre du numéro deux américain de l'énergie, Chevron, a reculé de 2,77% à 108,37 dollars après la publication d'un bénéfice en chute de 33% sur un an au troisième trimestre.
L'assureur américain AIG, qui est repassé dans le positif pour la même période grâce à un bond de son chiffre d'affaires, a pourtant chuté de 7,13% à 32,69 dollars. Certains analystes s'inquiètent de l'impact de l'ouragan Sandy sur les résultats du prochain trimestre et d'autres sont déçus par la baisse des émissions de polices d'assurance.
Plusieurs entreprises ont profité de la publication de résultats meilleurs que prévu: le site de conseils aux voyageurs TripAdvisor a bondi de 19,42% à 35,12 dollars, la multinationale américaine de cafés Starbucks a gagné 9,05% à 50,84 dollars et le site de voyage en ligne Priceline a grimpé de 8,30% à 634,74 dollars.
Apple a perdu 3,31% à 576,80 dollars. Le géant informatique sortait officiellement vendredi son dernier produit, l'iPad mini.
Les valeurs bancaires ont terminé sur une note contrastée: Bank of America a gagné 1,13% à 9,85 dollars et Morgan Stanley 0,97% à 17,78 dollars, alors que Citigroup a perdu 0,92% à 37,60 dollars, Goldman Sachs 1,28% à 123,25 dollars et JPMorgan 0,98% à 42,42 dollars.
Le groupe anglo-canadien d'information financière et professionnelle Thomson Reuters, qui a annoncé une hausse de 25% de son bénéfice net trimestriel grâce à un effet fiscal favorable, mais un chiffre d'affaires en baisse, a reculé de 1,12% à 28,20 dollars.
Le marché obligataire a reculé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 1,726% contre 1,715% jeudi soir, et celui à 30 ans à 2,917% contre 2,897%.