Les Etats-Unis ont levé l'embargo sur les importations birmanes en place depuis près de dix ans, dans le but d'encourager les réformes économiques dans le pays quelques jours avant une visite historique de Barack Obama à Rangoun.
Cette décision du gouvernement américain exclut toutefois les pierres précieuses, ont précisé lvendredi e Trésor et le départements d'Etat dans un communiqué commun.
Elle a "pour but de soutenir les efforts de réformes en cours du gouvernement birman et de promouvoir davantage de changements, ainsi que d'offrir de nouvelles occasions aux entreprises birmanes et américaines", ont-ils ajouté.
L'annonce a été faite avant la visite d'Obama à Rangoun lundi, qui fera de lui le premier président américain en exercice à se rendre en Birmanie. La secrétaire d'Etat Hillary Clinton avait annoncé dès septembre la levée prochaine de cet embargo imposé en 2003, lors d'une rencontre à New York avec le président birman Thein Sein.
Washington conserve malgré tout des inquiétudes concernant "la corruption, la persistance de prisonniers politiques et les liens militaires" du régime de Naypyidaw avec la Corée du Nord, ainsi que "les conflits ethniques" qui continuent dans certaines régions, ont souligné vendredi les deux ministères.
Le Trésor a d'ailleurs ajouté sept entreprises à sa liste noire des personnes physiques ou morales visées par son programme de sanctions économiques sur la Birmanie.
Depuis son arrivée au pouvoir et la dissolution de la junte en mars 2011, Thein Sein a multiplié les réformes, libérant notamment des centaines de prisonniers politiques et permettant le retour au coeur du jeu politique légal de l'opposante Aung San Suu Kyi, aujourd'hui députée.
Ces changements spectaculaires ont conduit l'Occident à lever ou suspendre la quasi-totalité des sanctions.
Les Etats-Unis ont notamment levé l'interdiction d'investir en Birmanie, y compris dans les secteurs controversés du gaz et du pétrole. Et un ambassadeur américain a pris ses fonctions en juillet, pour la première fois depuis 22 ans.
Certains défenseurs des droits de l'Homme ont reproché à Obama d'aller trop vite dans son rapprochement avec le nouveau régime. C'est lui qui avait le premier, en 2009, décidé de rouvrir le dialogue avec la junte alors au pouvoir dans l'espoir de la convaincre de faire des réformes.
Mais les élus américains ont largement soutenu le président, qui a procédé étape par étape avec le soutien affiché de Suu Kyi.
"La balle est maintenant clairement dans le camp du régime birman et nous l'appelons à répondre avec des actions concrètes, en libérant rapidement tous les prisonniers politiques restant, en mettant une fin claire aux violences ethniques et en appliquant les réformes constitutionnelles", a déclaré Joe Crowley, élu démocrate à la Chambre des représentants et défenseur de longue date des sanctions.
Le républicain Mitch McConnell a de son côté salué la visite de lundi. "Je pense que c'est un pas important à faire" pour le président, a-t-il déclaré.
Obama doit rencontrer Thein Sein et Aung San Suu Kyi lors d'une visite de quelques heures, au terme de laquelle il s'envolera pour Phnom Penh où se tiendra le sommet de l'Asie de l'Est.