PARIS (Reuters) - Casino a vu sa croissance organique s'accélérer au deuxième trimestre, marquée par la poursuite d'une solide progression au Brésil et par une amélioration en France.
Les ventes du distributeur ont totalisé 9,3 milliards d'euros, enregistrant une croissance de 7,9% en données publiées, également dopée par l'évolution favorable des taux de change.
A changes constants, hors essence et effets calendaires, leur hausse atteint 3,3% après +3,1% au premier trimestre.
Les ventes en France - dont le poids est devenu crucial depuis la cession des très rentables actifs asiatiques pour désendetter le groupe - ont progressé nettement davantage qu'au premier trimestre, à +1,8% à magasins comparables (contre +0,2%).
Au Brésil, les ventes de la filiale GPA, numéro un brésilien de la grande distribution, ont enregistré une croissance de 5,9% en comparable, après +5,8% au premier trimestre.
Antoine Giscard d'Estaing, le directeur financier du distributeur, a confirmé lors d'une conférence téléphonique l'objectif de faire progresser le résultat opérationnel courant (ROC) de Casino d'au moins 10% cette année, à changes courants, et d'environ 15% en France dans l'alimentaire.
Il a indiqué que la cession de ViaVarejo, la filiale de produits électroniques de GPA, suivait son cours. Cette opération a été lancée en novembre 2016.
REBOND DES VENTES DE GÉANT
La dynamique de Casino en France s'est améliorée dans les hypermarchés Géant (les ventes ont progressé de 0,8% en comparable après un recul de 1,9% au trimestre précédent) tandis que Monoprix reste solide (+3,6%) et que Franprix (+3,2%) profite de la rénovation de son parc de magasin passés sous le concept "mandarine".
Malgré une faible croissance dans le pays, où les promotions font rage, les analystes de Barclays (LON:BARC) estiment que les performances de Casino devraient encore rester largement soutenues par des éléments non opérationnels (dénouements et modifications de swaps de taux, cession d'actifs immobiliers, transferts ou fermetures de magasins déficitaires).
Début mai, les actionnaires du groupe ont voté une résolution modifiant les statuts de l'entreprise et reportant à 75 ans la limite d'âge du PDG.
Agé de 68 ans, Jean-Charles Naouri, actionnaire de contrôle de Casino, aura atteint à l'issue de son mandat arrivant à échéance au printemps 2019 la limite des 70 ans jusqu'ici fixée par les statuts.
Mis sous pression par le fonds Muddy Waters fin 2015 pour manque de transparence, pile de dettes et ingénierie financière masquant la baisse de ses performances, et dégradé par l'agence S&P en catégorie spéculative en mars 2016, Casino s'est profondément transformé en 2016 pour regagner la confiance des investisseurs.
Il a vendu ses filiales au Vietnam et en Thaïlande pour se désendetter, a soldé l'échec boursier de Cnova aux Etats-Unis et engagé la vente du brésilien Via Varejo et de ses actifs d'e-commerce, foyer de pertes plombé par la crise.
Grâce aux cessions, la dette financière nette a été ramenée à 3,37 milliards d'euros en 2016, contre 6,07 milliards en 2015.
En Bourse, le titre Casino gagnait 2,0% en ouverture jeudi. Il signe une progression de plus de 15% depuis le début de l'année, surperformant l'indice européen de la distribution (+4,07% sur la période).
(Benjamin Mallet et Dominique Vidalon, avec Pascale Denis, édité par Gilles Guillaume)