MARSEILLE (Reuters) - Entre 7.500 et 60.000 opposants à la réforme du Code du travail ont manifesté mardi à Marseille, où le cortège a été rejoint par le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.
"Monsieur Macron a bien compris que c'était un bras de fer, il l'a voulu. Et maintenant c'est à nous de relever le défi", a déclaré le député au début du cortège. "Nous ne sommes pas en train de faire des barouds d'honneur, nous sommes en train d'organiser une défense implacable du Code du travail."
"Nous allons le faire reculer", a-t-il ajouté. "Que Monsieur Macron dise qu'il ne va pas céder, ce n'est pas une surprise. Ce qui va être une surprise, c'est qu'il va céder parce que ce pays ne veut pas du monde libéral où tout le monde est en guerre contre tout le monde et n'a aucun droit."
Jean-Luc Mélenchon, dont le mouvement entend être la principale force d'opposition à Emmanuel Macron, s'est dit persuadé que la mobilisation serait d'un "bon niveau".
La CGT, qui a lancé l'appel à la mobilisation, a dénombré 60.000 personnes à Marseille. La police en a compté 7.500.
Selon Jean-Luc Mélenchon, les Français été "souffletés" par les propos du président français sur les "fainéants" qui veulent selon lui l'immobilisme.
Emmanuel Macron a déclaré lundi qu'il ne regrettait "absolument pas" ces propos qui ont suscité de vives réactions dans une partie de la classe politique et les rangs des syndicats.
Le cortège de manifestants majoritairement constitué de militants de la CGT a défilé entre le Vieux-Port et la Préfecture. Les autres principales centrales comme FO et la CFDT ont décidé de ne pas se joindre au mouvement.
"Ce n’est pas un avantage, mais c’est à elles d’assumer leur position", a regretté le secrétaire de l’Union départementale CGT des Bouches-du-Rhône, Olivier Mateu.
"Tout le monde a une raison aujourd’hui d’être dans la rue. Le président et son Premier ministre veulent une remise à plat complète de notre système social. Personne ne sera épargné, tout le monde est concerné", a-t-il dit.
Dans la continuité de la première journée de mobilisation, la CGT a appelé à une nouvelle grève générale le 21 septembre, deux jours avant la marche contre le "coup d’Etat social" voulue par Jean-Luc Mélenchon, le 23septembre à Paris.
"Il y a une prise de conscience qui doit monter. On aura des vagues, il faut économiser nos forces pour savoir bien les propulser dans la bataille", a conclu le leader de la France insoumise.
(Jean-François Rosnoblet, édité par Sophie Louet)