par Sinead Carew
NEW YORK (Reuters) - Wall Street a fini sur de nouveaux records jeudi, sous l'impulsion des valeurs bancaires qui ont profité d'un regain d'appétit pour le risque après l'affaiblissement de l'ouragan Irma, mais sans Apple (NASDAQ:AAPL) en repli après la présentation de son nouvel iPhone X.
L'indice Dow Jones a gagné 61,49 points, soit 0,28%, à 22.118,86 et le S&P-500, plus large, 8,37 points ou 0,34% à 2.496,48.
Le Nasdaq Composite a progressé de son côté de 22,02 points, soit 0,34% également, à 6.454,28.
Les trois principaux indices établissent ainsi de nouvelles clôtures inédites même si le S&P a été le seul à atteindre un plus haut en séance, à 2.496,77. Le Nasdaq quant à lui n'est qu'à six petits points de son record "intraday" du 27 juillet à 6.460,84 points.
Preuve du retour en grâce des marchés actions, l'indice MSCI monde, qui regroupe plus de 2.400 valeurs dans 47 pays, a aussi atteint un record et le Stoxx 600 européen est revenu à son meilleur niveau en cinq semaines.
La rétrogradation d'Irma en dépression tropicale a conforté le sentiment, déjà perceptible lundi, selon lequel ses conséquences économiques et financières seront moins lourdes qu'estimé initialement.
Les investisseurs ont aussi choisi d'ignorer le rejet par la Corée du Nord des sanctions votées la veille par les Nations unies et ses habituelles menaces de représailles adressées aux Etats-Unis.
"Il y a une réaction de soulagement, du moins pour maintenant, au fait que la situation en Corée du Nord se soit un peu calmée et aussi l'ouragan ce week-end n'a pas fait autant de dégâts que ce qu'on pouvait craindre", commente Dave Donabedian, responsable des investissements chez CIBC Atlantic Trust Private Wealth Management.
Il relève à l'inverse que Steve Mnuchin, le secrétaire au Trésor, a redit son espoir de faire voter une réforme fiscale avant la fin de l'année, avec un taux d'imposition "compétitif" pour les entreprises même si ce sera au-dessus du seuil de 15% qu'avait promis par le président Donald Trump.
Apple, après avoir gagné jusqu'à 1% pendant la présentation du nouvel iPhone X au nouveau siège du groupe à Cupertino, a finalement cédé 0,40% à 160,86 dollars.
Certains analystes ont jugé la date de lancement, le 3 novembre, un peu tardive pour la période des fêtes. D'autres ont évoqué de simples prises de bénéfice. "Il n'y a pas eu vraiment de surprise", résume Tim Ghriskey, en charge des investissements chez Solaris Asset Management à New York.
LES TAUX LONGS POURSUIVENT LEUR REMONTÉE
Neuf des 11 grands indices sectoriels S&P-500 ont fini en progrès, avec en tête les télécoms, en hausse de 1,37%, tandis que les investisseurs ont tourné le dos aux services aux collectivités et au compartiment de l'immobilier, en baisse de respectivement 1,75% et 1,18%.
L'indice des financières s'est octroyé 1,21% et le sous-indice S&P-500 des banques 1,75%, profitant de la hausse des taux longs. Goldman Sachs (NYSE:GS) et JP Morgan Chase, composantes du Dow Jones, ont pris respectivement 2,21% et 1,23%, Goldman profitant en outre de l'annonce d'un plan de développement de cinq milliards de dollars.
Egalement au sein du Dow, DowDuPont, le nouveau géant chimique né de la fusion entre Dow Chemical (NYSE:DOW) et DuPont (NYSE:DWDP), a pris 2,50% à 68,52 dollars après l'annonce d'un changement de la répartition des activités au sein des trois pôles qu'il va créer.
La plus forte baisse de l'indice a été pour McDonald's qui a perdu 3,22% à 156,33 dollars, sa plus mauvaise séance depuis un an. Dans une note citée par le site The Fly, la firme de recherche MScience dit attendre un chiffre d'affaires de 9,49 milliards de dollars au troisième trimestre pour le géant de la restauration rapide, bien en-deçà du consensus actuellement à 9,56 milliards.
En tête du S&P-500, le groupe de prêt-à-porter Gap s'est adjugé 6,44% à 68,52 dollars après le relèvement des objectifs de cours des analystes de Jefferies et JPMorgan, à respectivement 39 et 30 dollars.
Altice (AS:ATCA) USA, la filiale d'Altice, a pris 2,93% à 29,50 dollars après avoir dit ambitionner de doubler de taille aux Etats-Unis d'ici cinq ans.
Environ 5,89 milliards de titres ont changé de mains sur les différents marchés américains, à comparer à une moyenne de 5,79 milliards sur les 20 dernières séances.
Sur le marché obligataire, les rendements des échances longues ont progressé pour la troisième séance d'affilée en réaction à une demande maussade pour une adjudication de 20 milliards de dollars d'emprunts à 10 ans. Le rendement du 10 ans a atteint 2,17%, contre 2,13% la veille, poussant le dollar légèrement à la hausse face à un panier de devises.
L'indice dollar grappillait 0,07% au moment de la clôture de Wall Street, avec notamment un gain de 0,68% contre le yen, mais l'euro restait ferme à 1,1964 dollar (+0,1%) et le sterling conservait un gain de 0,9%.
L'or, délaissé pour les actions, a touché en séance un plus bas depuis le 1er septembre à 1,322,15 dollars avant de remonter en fin de séance. Sur le Nymex, les cours du pétrole ont fini en hausse après le dernier rapport mensuel de l'Opep qui montre que l'accord d'encadrement de la production atténue le déséquilibre de l'offre et de la demande sur le marché.
(avec Sruthi Shankar à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)