Le président Barack Obama a formulé une nouvelle offre au chef républicain John Boehner lundi pour résoudre l'impasse autour du "mur budgétaire", un signal positif à quelques jours de la date-butoir du 31 décembre.
Barack Obama aurait proposé au président de la Chambre des représentants, qu'il a rencontré lundi à la Maison Blanche pendant 45 minutes, de n'augmenter les impôts que sur les revenus supérieurs à 400.000 dollars, selon une source proche des négociations, alors qu'il avait fixé le seuil à 250.000 dollars auparavant.
Le fléchissement de la position du président fait suite à une concession accordée ces derniers jours par John Boehner: le républicain a proposé une augmentation des impôts pour les seuls revenus supérieurs à un million de dollars. Jusqu'à présent, il avait publiquement refusé toute augmentation du barème fiscal.
L'accélération des négociations laisse espérer une sortie de crise avant la fin de l'année, quand une augmentation des impôts et une baisse des dépenses publiques doivent entrer en vigueur, au risque d'affecter une croissance encore faible et de replonger le pays en récession.
"A chaque fois que le président s'éloigne des offres irréalistes qu'il a faites précédemment, c'est un pas dans la bonne direction", a commenté lundi soir le porte-parole de John Boehner, Michael Steel.
Mais le collaborateur a également qualifié la proposition de la Maison Blanche de déséquilibrée, car trop légère sur la réduction des dépenses publiques.
"Nous espérons continuer les discussions avec le président de façon à parvenir à un accord qui soit réellement équilibré et qui commence à résoudre notre problème de dépenses publiques", a-t-il ajouté.
Le 1er janvier, les baisses d'impôts votées pendant le mandat de George W. Bush expireront automatiquement, conduisant à une hausse du barème fiscal pour quasiment tous les ménages. Parallèlement, les dépenses publiques doivent être rabotées, y compris dans les domaines de la défense et de la santé, selon une loi votée en 2011.
Les deux camps souhaitent prolonger les réductions d'impôts pour la majorité des Américains, et s'entendre sur une réforme fiscale qui conduise à une réduction à long terme du déficit public.
Tout accord conclu entre MM. Obama et Boehner devra ensuite être voté rapidement dans les deux chambres du Congrès avant la fin de l'année. Lundi, le patron de la majorité démocrate du Sénat, Harry Reid, a prévenu ses troupes: "il semble que nous allons revenir le lendemain de Noël pour finir le travail sur le mur budgétaire".
Les chefs républicains de la Chambre des représentants avaient déjà pris leurs précautions la semaine dernière en prévenant leurs élus que leur présence entre Noël et le jour de l'An serait probablement nécessaire.