Les courtiers de Wall Street, laissant temporairement de côté les débats sur les finances publiques à Washington, se concentrent ces jours-ci sur les résultats d'entreprises, qui pour l'instant les satisfont sans les impressionner.
Le Dow Jones Industrial Average, indice des 30 valeurs vedettes de Wall Street, a terminé vendredi à 13.649,70 points, son plus haut niveau depuis décembre 2007, en avançant de 1,20% sur les cinq dernières séances.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a de son côté gagné 0,29% à 3.134,71 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a progressé de 0,95%, clôturant à 1.485,98 points.
Le marché a fini la semaine sur cette note positive grâce surtout à de bons indicateurs sur le marché de l'immobililer et l'emploi aux Etats-Unis et sur le croissance en Chine, les deux plus grandes économies mondiales, selon les experts d'IHS.
Alors qu'on entrait dans le vif de la saison des résultats trimestriels, les investisseurs ont aussi accueilli positivement les performances des entreprises, en gardant toutefois une certaine réserve.
Les chiffres "ont jusqu'à à présent été +juste assez bons+ pour ne pas déclencher un recul des indices mais le marché n'a pas vraiment grimpé", ont remarqué les analystes d'IHS.
Les investisseurs ne s'enthousiasment pas trop car "les prévisions de bénéfices et de chiffres d'affaires pour le premier trimestre et l'année 2013 restent prudentes", a noté de son côté Fred Dickson, de DA Davidson.
Le fait que le Dow Jones se soit hissé à son plus haut niveau en cinq ans est toutefois "une excellente nouvelle", selon Art Hogan, de Lazard Capital Markets.
"Cela montre que le marché a su revenir à son niveau d'avant (la crise) et c'est un bon signe pour les investisseurs: cela montre que Wall Street va mieux".
La semaine prochaine, raccourcie d'une séance en raison d'un jour férié lundi aux Etats-Unis dédié à Martin Luther King, les courtiers vont continuer d'éplucher les tableaux des entreprises.
Leur attention sera notamment monopolisée par les chiffres de quelques grands noms du secteur technologique (Google ou IBM mardi, Apple mercredi ou Microsoft jeudi), industriel (DuPont mardi, 3M jeudi), de la défense (United Technologies mercredi, Lockheed Martin jeudi) ou de la consommation (Johnson & Johnson mardi, McDonald's mercredi).
Les investisseurs garderont aussi un oeil sur les chiffres des ventes de logements anciens mardi et neufs vendredi, qui permettront "de donner une bonne vue d'ensemble sur les tendances du secteur de l'immobilier", a remarqué Jack Ablin, de Harris Private Bank.
Le débat sur le plafond de la dette a pour sa part été relégué au second plan dans l'esprit des investisseurs.
Les républicains, qui contrôlent la Chambre des représentants américaine, ont annoncé vendredi qu'ils voteraient la semaine prochaine pour relever ce plafond de trois mois, repoussant ainsi une échéance redoutée par les marchés.
Mais même avant cette concession, cette question "était loin d'être le principal souci" des acteurs de la place financière new-yorkaise, qui sont vraiment plongés dans les résultats d'entreprises, selon Sam Stovall, de S&P Capital IQ. "Ils se disent aussi que le Congrès finira, comme d'habitude en de pareilles occasions, par trouver un accord de dernière minute."