La Grèce a accusé en 2012 un déficit budgétaire de 15,7 milliards d'euros, à 8,1% du PIB, tenant ses engagements pris en contrepartie du soutien financier de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI), a indiqué mardi le ministère des Finances.
En réduisant son déficit de 31% par rapport à 2011, quand le manque à gagner budgétaire s'élevait à 22,8 milliards (10,9% du PIB), le pays a même fait un peu mieux que l'objectif de 8,4% du PIB assigné pour 2012, selon un communiqué ministériel.
"Les énormes sacrifices des citoyens ne sont pas perdus", s'est félicité le ministre adjoint aux Finances, Christos Staïkouras, cité par ce communiqué.
En matière de déficit budgétaire primaire (avant paiement des intérêts de la dette), la performance a été encore meilleure en 2012: le pays l'a ramené à 3,5 milliards d'euros, soit 1,8% du PIB, alors que l'objectif était de 4,6 milliards (2,4% du PIB).
En dépit d'une évasion fiscale persistante, le ministère s'est aussi félicité d'avoir dépassé les objectifs en matière de rentrées fiscales.
Elles se sont élevées à 48,325 milliards, en baisse toutefois par rapport à l'année précédente du fait de la récession et de la chute généralisée du niveau de vie.
L'effort principal a donc été mené sur les dépenses, réduites à 67,614 milliards contre 76,7 milliards en 2011, via notamment les coupes dans les commandes militaires et les budgets des hôpitaux.
Ces données ne sont pas celles retenues par l'Union européenne pour calculer le déficit public du pays, qui doivent, elles, être annoncées début février.
Elles augurent toutefois, selon les experts et le ministère, des bonnes performances en matière de déficit public, alors que le pays, engagé depuis 2010 dans une cure d'austérité en échange de prêts UE-FMI pour éviter la faillite, a jusque là toujours échoué à tenir ses engagements.
"Ce grand ajustement est la condition nécessaire, mais non suffisante, pour une sortie de crise", a néammoins mis en garde M. Staïkouras, dont le gouvernement fait de la relance sa priorité, face à un chômage frappant plus du quart de la population active, et une récession entrant dans sa sixième année.