La crise du marché publicitaire et le coût de l'Euro 2012 de football ont pesé l'an dernier sur la rentabilité et l'activité du groupe M6, dont les résultats publiés mercredi affichent toutefois un repli moins élevé qu'attendu.
Le bénéfice net 2012 s'est établi à 140,2 millions d'euros, en recul de 6,3%, pour un chiffre d'affaires consolidé de 1,39 milliard (-2,4%), selon un communiqué. Les analystes tablaient sur un résultat net de 136,3 millions et un total de 1,38 milliard de revenus.
Le résultat opérationnel courant, avec un repli plus marqué de 10,8% à 218,5 millions d'euros et une marge de 15,8% (contre 17,2% en 2011), est lui aussi supérieur aux prévisions du consensus.
Le repli de la rentabilité s'explique à la fois par le tassement des recettes publicitaires pour la chaîne amiral M6 et les investissements de l'Euro 2012, "qui a généré des audiences mais aussi un surcoût de grille", a expliqué à l'AFP le directeur financier Jérôme Lefébure.
Malgré ces deux éléments, le groupe "reste confiant dans la robustesse du modèle économique malgré la tendance négative du marché publicitaire qui n'a pas cessé de se confirmer depuis mai dernier", a-t-il souligné.
M6, qui comme à l'habitude ne fournit pas d'objectifs pour 2013, met en avant "sa capacité de résistance dans un environnement économique dégradé", qui lui a permis de limiter la casse l'an passé avec un repli de "seulement 3% des recettes publicitaires" du groupe.
La chaîne M6 accuse à elle seule une baisse de 4,3%, mais les autres revenus publicitaires générés par les chaînes numériques et l'internet progressent de 2,2%.
Pour M. Lefébure, "2012 est avant tout une performance d'audience en progression pour M6 et les autres chaînes", avec un taux cumulé de 15,26% au 31 décembre, contre 15,02% en 2011.
La chaîne M6, qui avait détrôné en 2011 France 3 de la troisième place, a ainsi conforté sa position en 2012 avec 11,2% de parts d'audience (contre 10,8% en 2011), grâce aux audiences record de "L'amour est dans le pré", "Top chef" ou "Pékin Express".
Parallèlement, les activités de diversification (musique, spectacle, cinéma, vente à distance, téléphonie M6 mobile, licences, internet) "continuent elles aussi à cumuler des audiences", selon M. Lefébure.
Le groupe souligne par ailleurs "la solidité de sa structure financière", tout en considérant que "la rémunération actuelle de sa trésorerie pèse sur la rentabilité de ses capitaux".
En conséquence, le directoire présidé par Nicolas de Taversnost proposera à l'assemblée générale des actionnaires (convoquée le 13 mai prochain, ndlr) de distribuer un dividende de 1,85 euro par action correspondant à un dividende ordinaire de 0,85 euro et un bonus exceptionnel de 1,00 euro.
Cette distribution programmée pour mai, représente un total de 232 millions d'euros.
Elle permet au groupe de "retrouver une structure de bilan normalisée", sans pour autant obérer sa capacité à financer des projets d'investissement "significatifs mais en forte cohérence avec les métiers existants" qui pourront se présenter sur le marché français, a déclaré le directeur financier.
Au 31 décembre, le groupe disposait d'une trésorerie excédentaire de 317,5 millions. Les capitaux propres du groupe s'élevaient à 687,6 millions d'euros (contre 693,7 millions fin 2011).