La Bourse de New York, qui a décroché cette semaine de sa course aux records, se concentrera dès lundi sur la nouvelle saison de résultats, cherchant à déceler dans les comptes des entreprises des signes sur la vigueur de la reprise économique.
Au cours des cinq dernières séances, le Dow Jones Industrial Average, indice vedette réunissant 30 valeurs de Wall Street, a reculé de 0,09% à 14.565,25 points.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a perdu 1,95% à 3.203,86 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a lâché 1,01%, terminant à 1.553,28 points.
"Comme si la menace d'un conflit ouvert avec la Corée du Nord, une autre frayeur liée à la grippe aviaire (en Chine) ou la continuation de la crise en zone euro n'avaient pas suffi, une salve d'indicateurs décevants a finalement eu raison du marché", a remarqué Douglas Porter, de BMO Capital Markets.
Alors que le Dow Jones et le S&P 500 ont atteint de nouveaux sommets historiques en début de semaine, les investisseurs ont de fait été ébranlés par plusieurs données décevantes à leurs yeux: des ralentissements de l'activité manufacturière et de l'activité dans les services, ainsi qu'une forte baisse des créations d'emplois en mars.
Ces chiffres "pourraient être les signes précurseurs d'un ralentissement au deuxième trimestre", a remarqué Paul Edelstein, économiste à IHS Global Insight.
Mais "on reste toujours dans un scénario de croissance", a souligné Gregori Volokhine, stratège à Meeschaert New York. "Peut-être juste à un rythme un peu en dessous de ce qu'on avait espéré".
De plus, les chiffres de l'emploi pourraient se révéler positifs pour le marché.
"Quelques membres du Comité de politique monétaire de la Réserve fédérale ont récemment suggéré que (l'institution) pourrait ralentir ses rachats d'actifs d'ici l'été si l'économie continuait à croître selon leurs prévisions", ont rappelé les analystes de Nomura. "La faiblesse du rapport sur l'emploi en mars vient peut-être de mettre fin" à l'espoir d'un retour imminent à un taux de chômage considéré comme acceptable par la banque centrale et le marché devrait pouvoir continuer à profiter pendant encore plusieurs mois de ses mesures de soutien exceptionnelles, ont-ils ajouté.
Pour décider à court terme dans quelle direction orienter le marché, les investisseurs vont se pencher à partir de la semaine prochaine sur les résultats des entreprises.
Le géant de l'aluminium Alcoa ouvrira le bal, comme à son habitude, lundi. Les banques JPMorgan Chase et Wells Fargo lui emboîteront le pas vendredi.
"La première partie de la saison concerne principalement les valeurs financières et technologiques, dont on n'attend pas de très bons résultats", a remarqué Steven Rosen, de la Société Générale. "Cela risque de donner un goût amer au début de la période des résultats".
"On regardera surtout la croissance du chiffre d'affaires, qui reflète la demande réelle", a noté de son côté M. Volokhine. "On sait que les entreprises sont capables d'afficher une belle croissance des profits, d'augmenter leurs marges, juste en contrôlant leur coûts".
Le marché sera aussi attentif aux résultats de quelques entreprises plus petites mais importantes pour jauger de la vigueur de la consommation, comme la chaîne de magasins d'articles de maison Bed Bath & Beyond mercredi.
"On cherchera à savoir si l'augmentation des cotisations sociales en début d'année a eu un effet prononcé", a indiqué M. Volokhine.
Pour cette même raison, les chiffres sur les ventes au détail attendus vendredi seront particulièrement scrutés, de même que l'indice de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan publié le même jour.