PARIS (Reuters) - Le gouvernement va limiter les promotions et relever le seuil de revente à perte des produits alimentaires dans les hypermarchés, objets de débats entre producteurs, distributeurs et défenseurs des consommateurs, a-t-on appris mercredi de sources proches du dossier.
Le Premier ministre, Edouard Philippe, doit officialiser jeudi dans un discours ces dispositions prises dans le sillage des Etats généraux de l'alimentation, lancés cet été.
Selon Le Figaro de mercredi, l'une des dernières propositions examinées par le gouvernement prévoit de relever de 10% le seuil de revente à perte (marge négative) sur tous les produits alimentaires, contre l'avis de certains défenseurs des droits des consommateurs comme UFC-Que Choisir, qui plaidait pour un statu quo.
Autre idée force pour limiter la guerre des prix : l'encadrement des promotions que le gouvernement prévoit de limiter à 34% du prix de vente, et à 25% des volumes, toujours selon Le Figaro.
Mais selon une source proche du dossier interrogée par Reuters, d'autres scénarios étaient encore à l'étude mercredi matin. En tout état de cause, le seuil de revente à perte ne devrait pas, au final, dépasser 15%, a-t-elle indiqué.
Invitée de RMC et BFMTV, la présidente de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) a dénoncé les "braderies", source selon elle de "tassement des prix" et de "perte de repère pour les consommateurs".
"Trois achetés, un gratuit, oui. Mais un acheté, un gratuit, non. Ce n'est pas normal de faire moins 70% pour un produit", a déclaré Christiane Lambert. "Dit autrement, ce sera des promotions, mais pas des braderies".
(Sybille de la Hamaide et Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)