SEOUL (Reuters) - La Haute Cour de justice de Séoul, qui examinait en appel lundi la condamnation pour corruption de l'héritier de Samsung, Jay Y. Lee, a décidé de le remettre en liberté après un an de détention.
Le tribunal a réduit de moitié, à deux ans et demi, la peine de cinq ans de prison à laquelle Jay Y. Lee avait été condamné en première instance en août dernier, dans une affaire qui a parallèlement conduit à la destitution de la présidente sud-coréenne Park Geun-hye. Il a ensuite suspendu l'application de cette peine, permettant à Jay Y. Lee de retrouver la liberté.
Cette décision devrait permettre en théorie à l'héritier de Samsung de reprendre ses fonctions au sein du groupe, dont celle d'administrateur de Samsung Electronics (KS:005930).
Cependant, selon le cabinet juridique Cho & Partners, Jay Y. Lee a interdiction de voyager en dehors de la Corée du Sud sans l'autorisation d'un juge.
Son avocat a annoncé le dépôt d'un recours devant la Cour suprême, estimant que certains arguments de la défense n'avaient pas été entendus par la Haute Cour.
Les procureurs réclamaient quant à eux un alourdissement de sa peine à douze ans de prison.
Agé de 49 ans, l'héritier de l'un des plus grands conglomérats industriels du monde était détenu depuis février 2017. Il n'a manifesté aucune émotion à l'annonce du jugement.
En première instance, Jay Y. Lee avait été condamné pour le versement de pots-de-vin à la présidente Park Geun-hye dans le but d'obtenir le soutien du gouvernement à une fusion controversée lui permettant de renforcer son contrôle sur Samsung Electronics.
Les avocats de Jay Y. Lee ont contesté cet argument en appel, assurant que la fusion en question, remontant à 2015, n'avait été réalisée que pour des raisons économiques.
Le tribunal de première instance avait estimé que le soutien financier de Samsung à des entités détenues par Choi Soon-sil, une amie et confidente de l'ex-présidente, relevait de la corruption.
La cour avait notamment retenu les 7,1 milliards de wons (6,4 millions de dollars) versés par Samsung pour soutenir la carrière équestre de la fille de Choi.
L'ancienne présidente Park, qui dément toute malversation, a démissionné en mars 2017 à la suite d'une procédure de destitution parlementaire. Son procès est en cours pour corruption, abus de pouvoir et coercition.
(Joyce Lee et Ju-min Park; Henri-Pierre André et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)