Il n'y a pas de risque de "contagion" à d'autres pays de la zone euro de la crise que traversent actuellement la Grèce, le Portugal et l'Espagne, pressés par les marchés de réduire leurs déficits publics, a déclaré lundi le président de l'agence de notation Fitch.
Interrogé par la radio française Europe 1, Marc Ladreit de Lacharrière a estimé que les situations de ces trois pays étaient "inquiétantes", évoquant une "nouvelle" forme de la crise financière.
Mais, a-t-il ajouté, "il n'y a pas véritablement de contagion" aux autres Etats ayant la monnaie unique européenne en partage.
Selon lui, des pays comme la France et l'Allemagne disposent de suffisamment de "crédibilité" auprès des investisseurs, qui "décident et sont les maîtres du jeu". "En France et en Allemagne, nous avons la chance d'avoir deux pilotes dans l'avion", a-t-il souligné.
Fitch est une des trois grandes agences qui attribuent aux Etats des notes sur leur capacité à rembourser leur dette, leur mettant du même coup la pression pour qu'ils s'attèlent à la tâche.
Elle a été la première à dégrader, le 8 décembre, la note de la Grèce (de A- à BBB+), suscitant une forte inquiétude des marchés.
"Est-ce que la Grèce était en mesure de prendre des dispositions favorables à un redressement du pays?", a esquissé M. Ladreit de Lacharrière. "On en doutait parce qu'il faut savoir que la Grèce n'a jamais véritablement suivi toutes les directives venant de l'Europe. Ils n'ont pas respecté le pacte de stabilité monétaire, ni le pacte de stabilité économique", a-t-il argué.
Faut-il néanmoins aider la Grèce pour l'intérêt de l'Europe? "Le traité de Maastricht ne permet pas d'aider la Grèce", a estimé le président de Fitch, relevant toutefois qu'il est "très important" d'avoir "une plus grande solidarité".
Jugeant par ailleurs que les cas grec, espagnol et portugais montrent que la crise financière n'est pas terminée, M. Ladreit de Lacharrière a plaidé pour un maintien des plans de relance de l'économie.
"Il est indispensable que les plans de relance soient maintenus parce que les taux de croissance prévisionnels pour l'année 2010 sont encore très faibles", a-t-il avancé.