Cent-un salariés du magasin Sephora des Champs-Elysées ont assigné vendredi en référé les syndicats du commerce de Paris, qui ont obtenu en justice lundi la fermeture à 21H00 du parfumeur, propriété du groupe LVMH.
La juge des référés du tribunal de grande instance (TGI) de Paris a toutefois mis l'accent sur le fait que l'affaire avait été jugée en appel et que le référé n'était pas "une juridiction de recours", a constaté une journaliste de l'AFP.
Les avocats respectifs des salariés et de la direction de Sephora ont fait valoir que le personnel travaillant le soir allait subir "une atteinte immédiate au contrat de travail" à cause de l'action de l'intersyndicale du commerce, le Clic-P (CGT, CFDT, FO, Seci-Unsa, SUD et CGC).
Dans la salle d'audience, dite "chambre des criées", une soixantaine de salariés étaient venus assister aux plaidoiries, vêtus de leur uniforme, un tee-shirt noir avec la marque inscrite au dos. Une trentaine de représentants syndicaux étaient également présents.
Les avocats ont également contesté la légitimité des syndicats du commerce, leur reprochant de n'avoir aucun représentant parmi les salariés du magasin des Champs-Elysées.
Ils demandent au tribunal "condamnation des organisations syndicales à 100.000 euros d'astreinte par jour et par organisation pour tout acte direct et indirect susceptible d'entraîner la modification de leur contrat de travail".
De leur côté, les avocats des syndicats ont jugé cette demande "farfelue" et estimé que Sephora "utilisait des salariés pour faire une opération de communication".
La juge des référés s'est elle interrogée sur la "demande précise" des plaignants.
"On ne comprend pas la décision de la cour d'appel, nous demandons juste de pouvoir continuer à travailler", a affirmé lors de l'audience Olivier Martin, porte-parole de la CFTC, premier syndicat chez Sephora.
De son côté, Karl Ghazi, de la CGT du commerce, a regretté l'action des personnels de Sephora qui "sont là sur un affreux malentendu". "C'est l'ensemble des salariés du commerce qui est concerné par cette décision. Il s'agit bien de l'intérêt collectif des salariés et pas de la somme d'intérêts particuliers", a-t-il ajouté.
L'affaire a été mise en délibéré.