Le géant mondial de l'acier ArcelorMittal, pénalisé par les prix bas du minerai de fer, a revu à la baisse vendredi ses objectifs annuels, malgré son retour aux bénéfices au deuxième trimestre pour la première fois depuis deux ans.
Le groupe, qui tablait cette année sur une hausse de 16% de son excédent brut d'exploitation (Ebitda) à 8 milliards de dollars, a été contraint de raboter d'un milliard de dollars cet objectif, pour l'abaisser à 7 milliards, soit une quasi stabilité par rapport à 2013 (6,9 milliards), a-t-il indiqué dans un communiqué.
"L'augmentation des expéditions de minerai de fer a été neutralisée par le niveau de prix du minerai de fer plus bas que prévu, ce qui nous a amenés à revoir nos prévisions en matière d'Ebitda pour l'ensemble de l'année", a expliqué le PDG Lakshmi Mittal, cité dans le communiqué.
Il y a un an, le groupe sidérurgique avait déjà émis un avertissement sur résultats au terme du premier semestre, mais il avait alors atteint "le creux de la vague" dans le secteur de l'acier au premier semestre 2013, selon les propos de l'époque de M. Mittal.
Cette fois-ci, il a pourtant renoué avec les bénéfices, après avoir accumulé huit trimestres consécutifs de chiffres dans le rouge. Sur le deuxième trimestre, son bénéfice net a atteint 52 millions de dollars, contre une perte de 780 millions à la même période l'année passée.
Sur l'ensemble du semestre, il reste toutefois dans le rouge, avec des pertes de 153 millions de dollars, nettement moins élevées toutefois que les 1,1 milliard d'il y a un an.
- Indicateurs positifs pour l'Europe et les États-Unis -
"Les résultats du deuxième trimestre et du premier semestre reflètent l'amélioration attendue des expéditions d'acier et des marges, qui soutient une amélioration de l'Ebitda sous-jacent par rapport à l'année dernière", a affirmé le PDG.
Le bénéfice opérationnel a effectivement gagné 3,7% à 1,8 milliard de dollars au second trimestre, par rapport à la même période de l'année précédente, mais il est resté pratiquement stable par rapport au premier trimestre. Sur les six premiers mois de l'année, il a bondi 7,7% à 3,5 milliards.
Au 30 juin, le groupe a également réduit sa dette nette de 1,1 milliard de dollars, à 17,4 milliards, grâce à "une libération de fonds de roulement (de 900 millions) et à des recettes de fusions et acquisitions (200 millions)", a indiqué le groupe.
ArcelorMittal (AMS:ISPA) a cédé ce printemps pour 155,4 millions d'euros au néerlandais HES Beheer sa participation majoritaire dans la société française ATIC, spécialisée dans les services logistiques pour l'importation et l'acheminement de charbon et minerai de fer.
Le groupe a maintenu son objectif de ramener sa dette nette à 15 milliards à "moyen terme".
Pour la deuxième partie de l'année, "les indicateurs restent positifs pour l'Europe et les États-Unis, qui représentent les deux tiers de nos expéditions", a expliqué M. Mittal. Il a d'ailleurs relevé les "prévisions concernant la demande d'acier pour ces deux marchés".
La tendance à l'amélioration sur le Vieux continent, amorcée au second semestre de l'année dernière après une chute de la demande d'acier de 20% depuis le début de la crise, est confirmée par un Ebitda en hausse de 41% à 689 millions de dollars au second trimestre dans cette région.
Sur le semestre, il bondit de pratiquement 35% à 1,2 milliard, soit les deux tiers de l'Ebitda global du groupe, même si les ventes sont restées stables à 20,8 milliards de dollars.
Dans son communiqué, il assure même que sa performance a enregistré une "amélioration" en Ukraine, malgré la crise, et au Kazakhstan.
Le groupe sidérurgique table dès lors sur une augmentation des expéditions d'acier de 3% cette année.
"ArcelorMittal reste concentré sur la réalisation de sa stratégie de réduction des coûts, d'investissement dans ses activités clés et de réduction de sa dette nette", a assuré le PDG, dont le groupe prévoit pour cette année des dépenses d'investissements dans une fourchette de 3,8 à 4 milliards de dollars.