François Hollande a réclamé jeudi à Paris, devant la conférence annuelle des ambassadeurs français, l'organisation rapide d'un "sommet de la zone euro" pour sortir de la stagnation et relancer la croissance et l'investissement.
Estimant que "l'Europe est menacée par une longue et peut-être interminable stagnation si nous ne faisons rien", le président de la République a indiqué qu'il proposerait prochainement que ce sommet de la zone euro "puisse être réuni dans les meilleurs délais pour prendre les décisions nécessaires".
"C'est l'intérêt de l'Europe car c'est sa place dans l'économie mondiale qui est en cause", a plaidé M. Hollande, soulignant que "nous ne pouvons pas être regardés comme un continent qui aurait la plus faible croissance du monde et qui serait le seul à ne pas vivre la reprise économique".
Selon lui, "l'Europe doit changer, remettre ses politiques en ordre, clarifier son organisation, retrouver le soutien des peuples. Elle doit surtout gagner la bataille de la croissance et de l'emploi".
Il faut une politique monétaire et une politique budgétaire qui "tiennent compte des circonstances exceptionnelles", a aussi estimé le chef de l'Etat.
Il a aussi demandé que le plan européen de relance des investissements de 300 milliards d'euros annoncé par Jean-Claude Juncker, président nommé de la Commission européenne, soit mis en oeuvre "dans les meilleurs délais".
Il a également indiqué qu'il défendrait lors des prochains Conseils Européens: "une nouvelle initiative de croissance, la pleine utilisation des flexibilités dans le rythme de réduction des déficits dans le respect des règles européennes mais avec tout ce qu'elle permet".
A deux jours du conseil européen, qui doit notamment désigner samedi à Bruxelles les successeurs d'Herman Van Rompuy à la tête du Conseil européen et de Catherine Ashton, comme Haut représentant de l'Europe pour la politique étrangère, M. Hollande a rappelé qu'il avait proposé à M. Juncker son ex-ministre des Finances Pierre Moscovici, pour être commissaire français. Il a redit son souhait qu'il ait "une responsabilité économique" dans la nouvelle commission.