La Bourse de Paris, qui a perdu du terrain au cours d'une semaine de transition, va chercher les moyens de se relancer avec une réunion de la BCE et des indicateurs de premier plan aux Etats-Unis.
Lors de la semaine écoulée, l'indice CAC 40 a perdu 1,49% et terminé vendredi à 4.394,75 points. Ses gains depuis le 1er janvier s'établissent désormais à 2,30%.
"Globalement, la consolidation n'est pas une surprise", affirme Christopher Dembik, économiste de Saxo Banque. La cote parisienne a notamment fléchi en début de semaine sous l'influence d'indicateurs d'activité décevants en France et dans la zone euro.
Elle se calque aussi beaucoup sur Wall Street qui fait actuellement une pause, avec des indices à des niveaux déjà très élevés, poursuit M. Dembik.
Par ailleurs, juge l'économiste, la période est au "flottement" du côté des banques centrales avec des "divisions" qui vont "favoriser la consolidation" des marchés.
Le débat sur le calendrier qu'adoptera la Réserve fédérale américaine (Fed) pour remonter ses taux directeurs a été alimenté cette semaine par l'intervention de plusieurs membres de l'établissement aux avis divergents.
La semaine prochaine, le rapport mensuel de septembre sur l'emploi américain à paraître vendredi et les indices ISM d'activité vont "donner le ton sur le marché à l'approche de la prochaine réunion du Comité de politique monétaire (FOMC) de la Fed le 29 octobre", soulignent les économistes du bancassureur ING.
Les investisseurs s’appuieront notamment sur ces chiffres pour savoir "quelles anticipations la Fed pourrait donner aux marchés pour les préparer au resserrement de sa politique", poursuivent-ils.
Ils suivront également la confiance des consommateurs pour le mois de septembre, les demandes hebdomadaires d'allocation chômage ou encore les commandes industrielles en août.
Les marchés chercheront également à en savoir plus lors d'une réunion de la Banque centrale européenne jeudi. Le président de l'institution monétaire, Mario Draghi, qui tiendra une conférence de presse à l'issue de la réunion, pourrait apporter un éclairage sur la déception autour de la dernière opération de prêts ciblés aux banques de la BCE.
Cette déconvenue a ravivé les spéculations sur une possible nouvelle intervention de la BCE et la mise en place d'un programme de rachats d'actifs massif, à l'image de celui réalisé par la Fed aux Etats-Unis.
L'institution monétaire de Francfort pourrait également apporter des détails sur les opérations de rachats d'actifs adossés à des titres de créance et d'obligations sécurisées, annoncés lors de sa dernière réunion.
"En fonction de la taille du programme, ces détails pourraient être suffisants pour apaiser les marchés, au moins pour un temps", indiquent les économistes d'ING.
Des chiffres d'inflation sont aussi à l'agenda dans la zone euro et vont "poser la question d'une déflation", souligne Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM, pour qui l'indicateur devrait toutefois avoir "touché un point bas et va commencer à remonter".
Les prix à la production industrielle en août et la troisième estimation du PIB pour le deuxième trimestre seront également publiés la semaine prochaine.
Plus globalement, "le creux que l'on voit aujourd'hui est probablement temporaire", affirme M. Rollin. "On peut avoir des marchés un peu nerveux mais la tendance haussière va se poursuivre", estime-t-il.
Du côté des valeurs, Air France-KLM a continué de souffrir de la grève de ses pilotes. Le titre qui a clôturé en baisse de 1,73% à 7,49 euros vendredi, a perdu 7,07% depuis le début de la semaine.