Les opérateurs sont douchés depuis quelques minutes par le recul d'une ampleur inattendu de l'ISM manufacturier américain qui chute de 59 vers 56,6, alors que le consensus tablait sur un repli marginal à 56,6%.
La composante 'nouvelles commandes' chute de façon encore plus spectaculaire de 66,7 vers 60.
Autre chiffre décevant, les dépenses de construction reculent de -0,8% (à 961Mds$/an) au lieu d'une progression attendue de +0,5%b (à 975Mds$).
L'enquête mensuelle ADP concernant l'emploi dans le secteur privé a recensé 213.000 nouveaux postes, ce qui ne marque pas d'accélération après le coup de fatigue du mois d'août (à 142.000 contre 225.000 attendus).
Ceci explique largement le recul de 5Pts du rendement des T-Bonds à 2,44%, beaucoup moins la fermeté du Dollar à 1,2620/E.
L'actualité est donc très dense ce mercredi, il y a eu également pas mal de chiffres macroéconomiques publiés aussi bien au Japon (recul de l'ISM des services) qu'en Europe... mais peut-être faut-il commencer par la France en ce jour de présentation du budget 2015.
Le gouvernement prévoit 21MdsE d'économies (c'est ce que souhaite l'Allemagne et la plupart de nos partenaires) et promet de baisser les impôts affectant les classes les plus défavorisées.
Mais n'est-ce par reprendre d'une main ce que l'on promet de restituer de l'autre en augmentant le prix dub diesel de 2Cts, le prix des timbres de 15% (de 66Cts à 76Cts), le coût de la redevance audiovisuelle de 3E ?
Bien que le budget 2015 inclut des mesures d'économies, l'Agence France Trésor devra émettre un montant de 188MdsE à moyen et long terme en 2015, soit environ 8,7% de plus qu'en 2014 (avec 173MdsE)... et cela ne permettra que de réduire le déficit public à 4% contre 4,4% en 2014 (et le déficit 2015 est estimé à 75,7MdsE contre 75Mdse POUR 2014).
Le montant des dettes à rembourser -hors déficit- va connaître un 'pic' à 119,5MsdE contre 103,8MdsE 2014, du fait du 'calendrier' (ou échéancier) hérité des années précédentes: même sans dépenses supplémentaires, 2015 promettait d'être une 'grosse année'... ce qui condamnait par avance toute largesse ou mesure de relance.
Mais une France prise entre déflation et déficits n'effraie pas nos créanciers: la dette par habitant n'atteint même pas les 30.000E alors qu'elle dépasse largement ce total en Italie et à Singapour (souvent cité comme un exemple de prospérité) avec 35.000E, puis aux Etats Unis (40.000$)... et le total explose au Japon avec 71.000E.
L'OAT se détend bel et bien ce mercredi à 1,2500% contre 1,2780 mardi, le Bund bat un nouveau record absolu à 0,855% (contre 0,8950%) et les dettes périphériques flirtent de nouveau avec des planchers historiques, notamment les 'bonos' espagnols' qui enregistrent une spectaculaire détente de 10Pts de base à 2,03% tandis que les BTP italiens se contentent de -5Pts de base à 2,30%.
Manifestement, les opérateurs placent beaucoup d'espoir dans le discours de la BCE demain, avec l'attente de précisions concernant les programmes de rachats d'actifs (ABS) et de soutien aux banques (TLTRO)... et peut-être la confirmation qu'un 'QE' serait possible.
La Bundesbank reste vent debout, ainsi que Wolfgang Schaüble, contre la 'planche à billet': pourquoi s'y être opposé en pleine crise grecque et y consentir alors qu'il n'y a plus de danger d'éclatement de l'Euro ni de divergence majeure entre les Bunds et les dettes périphériques ?
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