En dépit d'une forte volatilité ces dernières séances, la monnaie unique européenne continuait de se tasser contre sa contrepartie américaine ce midi, alors que la divergence économique et monétaire des deux rives de l'Atlantique Nord se confirme. A cette heure, l'euro recule de 0,55% à 1,2587 dollar, parité bien plus proche du plus bas annuel (1,2501) que du sommet (1,3994).
L'euro est également mal orienté face au yen (- 0,53% à 136,84) et au sterling britannique (- 0,38% à 0,7839), et il cède aussi 0,12% face au franc suisse, à 1,2112.
L'agenda de la Réserve fédérale américaine sera surveillé de près ce mois-ci : demain soir, la banque centrale américaine publiera le compte-rendu (les 'minutes') de sa dernière réunion. Puis les 28 et 29 octobre se tiendra un comité de politique monétaire (FOMC) qui, selon le consensus, devrait se traduire par l'annonce du terme des programmes de rachats d'actifs obligataires menés, selon des modalités diverses, depuis la fin de l'année 2008. En effet, la conjoncture américaine envoie toujours des signaux positifs, notamment du côté de l'emploi, même si les statistiques immobilières sont plus mitigées. A terme, les taux d'intérêt n'ont pas vocation à être maintenus à leur niveau de 0-0,25%, en vigueur depuis fin 2008 également.
'Au niveau de la Fed, l'idée d'une normalisation ne fait aucun doute. Le timing est encore incertain, il dépendra des indicateurs économiques publiés, mais le sens est connu. Les investisseurs doivent intégrer l'idée d'une hausse des taux directeurs à horizon de trois à six mois. La 'période considérable 'de taux longs bas pourrait se raccourcir', commentent d'ailleurs les analystes d'Aurel BGC
Selon Société Générale, la courbe des taux américains commence à intégrer les premiers relèvements de taux directeurs de la Fed. 'Ce qui soutient le dollar et devrait, de notre point de vue, contribuer à maintenir la tendance haussière en place', indiquent les spécialistes, 'même si l'agenda macroéconomique de la journée n'est guère fourni'.
Il s'agirait d'un revirement majeur pour la politique monétaire américaine : la Fed devrait donc sous peu cesser de dégrader son bilan, qui constitue l'ultime contrepartie du dollar américain, puis relever le loyer de l'argent depuis des niveaux planchers.
A l'inverse, la Banque centrale européenne, qui vient d'abaisser encore ses taux directeurs, a annoncé qu'elle allait se lancer dans des rachats d'obligations privées à compter du milieu du mois d'octobre. En septembre, Mario Draghi a déclaré qu'il comptait porter le bilan de la BCE à son niveau de 2012, ce qui suppose des achats de 700 à 1.000 milliards d'euros d'actifs par rapport à un niveau actuel de l'ordre de 2.000 milliards d'euros.
Autre facteur négatif pour la monnaie unique européenne : les statistiques de l'Eurozone sont en outre bien mal orientées. Ce matin, les cambistes ont appris que la production industrielle allemande s'était contractée bien davantage que prévu au mois d'août : elle a chuté de 4%, plus fort recul depuis début 2009, alors que les économistes ne tablaient que sur une baisse de 1,5%.
'Bien qu'un rebond de la production industrielle soit probable en septembre, les chiffres de ce jour suggèrent que la dynamique de croissance sous-jacente de l'économie allemande a lourdement ralenti', commente Natixis.
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