LONDRES (Reuters) - Burberry a fait état mardi de performances commerciales pour le premier semestre 2014-2015 conformes aux attentes, tout en se montrant plus prudent pour la seconde moitié de l'exercice, un avertissement qui a fait le titre du groupe de luxe britannique dans les premiers échanges.
Vers 10h00, l'action Burberry perdait 4,2% à 14,16 livres à la Bourse de Londres, accusant la deuxième plus forte baisse de l'indice paneuropéen Stoxx 600 et tirant vers le bas l'indice regroupant les valeurs du luxe et des biens de consommation courante (-0,72%).
LVMH, qui doit publier son chiffre d'affaires du troisième trimestre après la clôture de la Bourse de Paris, voit ainsi son action perdre 1,04% à 124,3 euros, deuxième repli le plus marqué de l'indice Stoxx 50.
Toujours dans le secteur du luxe, le titre Mulberry s'effondrait de 20,1% à 600 pence après que le fabricant britannique de sacs à main et d'accessoires de luxe a dit s'attendre à un bénéfice imposable nettement en deçà des attentes sur l'ensemble de son exercice clos en mars 2015 après un premier semestre difficile.
L'industrie de luxe traverse une période difficile, deux de ses principaux moteurs de croissance - les consommateurs russes et chinois - semblant s'enrayer.
La demande russe est freinée par la crise ukrainienne tandis que les troubles à Hong Kong sont susceptibles de plomber encore un peu plus une demande chinoise déjà handicapée par une croissance ralentie de la deuxième puissance économique mondiale et la volonté de Pékin de s'attaquer aux signes extérieurs de richesse trop apparents.
RALENTISSEMENT DE LA CROISSANCE AU T2
Burberry a annoncé une hausse de 15% des revenus tirés des ventes au détail au cours du premier semestre de son exercice 2014-2015, le groupe affichant de bonnes performances commerciales dans tous les pays où il est présent et revendiquant une poursuite de la hausse de ses ventes en ligne.
La société vieille de 158 ans, connue pour ses imperméables beiges et ses articles de cuir, a fait état de ventes au détail de 748 millions de livres (944 millions d'euros) sur la période.
Ce total est pile conforme aux attentes des analystes et se compare aux 694 millions de livres du premier semestre 2013-2014.
Les ventes de gros sur la période ont augmenté de 13%, à 317 millions de livres, ce qui aboutit à des revenus totaux sur le premier semestre de 1,1 milliard de livres, soit une hausse sous-jacente de 14%.
Pour le second semestre de son exercice, clos le 31 mars 2015, Burberry anticipe une baisse des revenus de gros à taux de change constants comprise "entre 5% et 10%".
Cette prévision tient compte d'une appréciation plus pessimiste des clients du groupe vendant des produits Burberry aux consommateurs européens et aux touristes asiatiques.
Le groupe ajoute cependant qu'il s'attend à un impact des taux de change moins négatif que précedemment prévu. Ainsi, s'il recalculait son bénéfice sur la baisse des taux de change actuels, le résultat serait amputé de quelque 25 millions de livres. Burberry avait précédemment évoqué une perte de change de 55 millions.
Le rythme de croissance des revenus de détail du premier semestre est en légère décélération par rapport aux trois premiers mois de l'exercice 2014-2015, qui avaient été marqués par une hausse de 17%.
La croissance des ventes à magasins comparables (ouverts depuis au moins un an) ressort à 10%, contre +12% sur le premier trimestre.
"Regardant vers l'avenir et en ayant à l'esprit un environnement extérieur plus difficile, nous n'avons, en interne, jamais été aussi bien préparés pour la si importante période des fêtes", a toutefois déclare Christopher Bailey, directeur général de Burberry.
Depuis le début de l'année, le titre Burberry accuse un repli de près de 7%. Il est de plus de 2% pour l'indice sectoriel européen.
(James Davey, Benoît Van Overstraeten pour le service français, édité par Véronique Tison)