PARIS (Reuters) - Des drones ont de nouveau survolé dans la nuit de jeudi à vendredi deux centrales nucléaires en dépit des enquêtes ouvertes par les autorités pour de précédentes incursions, a-t-on appris auprès d'EDF.
Les engins ont survolé les centrales de Golfech (Tarn-et-Garonne) et de Penly (Seine-Maritime) "sans conséquences pour la sûreté des installations", a-t-on précisé.
"L'Etat et EDF sont toujours incapables à cette heure de dire qui organise la campagne actuelle de survol des centrales nucléaires françaises par des drones", dénonce l'association Observatoire du nucléaire. "Alors que de nouveaux survols ont eu lieu hier soir, EDF est totalement ridiculisée et la prétendue sécurité nucléaire est atomisée."
Pour le réseau Sortir du nucléaire, qui dément comme Greenpeace toute implication, ces survols "apportent une nouvelle preuve de la vulnérabilité des installations nucléaires à une intrusion aérienne".
Le gouvernement avait annoncé jeudi des mesures après le survol par des drones de centrales nucléaires et de sites du Commissariat à l'énergie atomique (CEA).
Sept centrales nucléaires ont été survolées par des drones en octobre, sans aucune conséquence sur le fonctionnement des installations ni sur la sécurité, avait précisé jeudi EDF. L'ONG Greenpeace a dit s'inquiéter "de la survenue et de la répétition de ces survols suspects".
Parallèlement, plusieurs cas de survol de sites du CEA ont été signalés et à chaque fois une plainte a été déposée, a déclaré un porte-parole.
L'ARMÉE MINIMISE
Le colonel Jean-Pascal Breton, porte-parole de l'armée de l'air, a relativisé la menace constituée par ces engins, soulignant qu'ils étaient de toute petite taille et que les autorités ne disposaient que de témoignages.
"Les drones qui ont été évoqués par les témoignages sont des mini-drones de toute petite taille en vente dans le commerce", a-t-il précisé jeudi lors d'une conférence de presse.
Les centrales de Creys-Malville (Isère), du Blayais (Gironde), de Nogent-sur-Seine (Aube), de Cattenom (Moselle), de Chooz (Ardennes), de Gravelines (Nord) et du Bugey (Ain) ont été survolées par des drones entre le 5 et le 20 octobre dernier, a indiqué EDF.
Chaque centrale a porté plainte contre X et informé les pouvoirs publics. Le survol de centrales est interdit dans un périmètre de cinq kilomètres et de 1.000 mètres d'altitude autour des sites.
Les survols constatés par EDF ont eu lieu tard le soir, la nuit ou très tôt le matin. Le 19 octobre, quatre sites ont été survolés et le 20 octobre, trois survols ont été détectés au-dessus de la centrale du Bugey, a-t-on précisé.
Pour Greenpeace, qui a démenti mercredi dans un communiqué toute implication dans ces survols, cela témoigne "d'une opération de grande envergure".
(Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)