LA HAYE (Reuters) - Manuel Valls a assuré vendredi que François Hollande avait une "vocation naturelle" à briguer un second mandat en 2017, dans une période où les spéculations sur les tensions entre le Premier ministre et le président vont bon train.
"Ma loyauté à son égard ne peut pas une seconde être mise en cause", a dit le chef du gouvernement à la presse en marge d'une visite aux Pays-Bas. "Pas un seul responsable socialiste avec la tête sur les épaules ne pourrait dire autre chose."
La baisse de popularité du président français a nourri les rumeurs sur une rivalité dans la perspective d'une éventuelle primaire socialiste pour la présidentielle de 2017.
Le chef de l'Etat avait lui-même alimenté la chronique en déclarant, lors de la remise à Manuel Valls de la Grand'Croix de l'ordre national du mérite, que l'on pouvait "aussi réussir son existence sans être président de la République".
Visé sans être cité, Manuel Valls avait accueilli ce propos le visage crispé, mais il a nié vendredi toute tension entre les deux têtes de l'exécutif : "Ce sont des analyses basées sur des rumeurs", a-t-il dit.
Il a, au contraire, réaffirmé que son objectif était de faire en sorte que François Hollande soit en mesure de briguer sa propre succession dans trois ans.
"On ne parle pas de ça entre nous mais tout doit être fait pour qu'il soit en situation de se représenter."
Dans un entretien accordé au quotidien néerlandais NRC Handelsblad avant sa visite aux Pays-Bas, Manuel Valls donnait le ton, en réponse aux déclarations de l'un de ses prédécesseurs et mentors, Michel Rocard, qui a déconseillé à François Hollande de se représenter.
"Michel Rocard donne souvent de bons conseils mais là ce n'est pas le cas. François Hollande a une vocation naturelle à être à nouveau candidat. C'est ma tâche de l'aider à réussir afin que la France en 2017 soit dans un meilleur état qu'en 2012", dit-il.
Le Premier ministre, qui a déclaré la semaine dernière à L'Obs ne pas exclure un changement de nom du PS, a précisé dans le NRC Handelsblad : "Je veux moderniser le Parti socialiste, le rendre plus réaliste et plus pragmatique."
Devant la presse, il a répété n'avoir "aucun regret" quant au contenu de son interview à L'Obs, peu appréciée par certains socialistes, réaffirmant qu'il fallait "moderniser le PS".
(Julien Ponthus, avec Grégory Blachier édité par Yves Clarisse)