L'action du fabricant japonais de ceintures et coussins de sécurité Takata, sur la sellette pour ses airbags défectueux, a cédé plus de 7% mercredi à la Bourse de Tokyo, après l'extension par les autorités américaines du rappel de véhicules à l'ensemble des Etats-Unis.
A l'issue des échanges, le titre valait 1.099 yens, soit un recul de 7,41%. Il a fondu de quelque 50% depuis l'aggravation de la crise en juin, date de l'ouverture d'une enquête par l'agence américaine de la sécurité routière (NHTSA) et de la multiplication des rappels.
L'agence a cette fois réclamé le rappel à l'échelle de tout le pays des voitures équipées du modèle mis en cause. La mesure était jusqu'ici limitée aux régions à forte humidité (Floride, Porto-Rico, l'île de Guam, les îles Vierges et Hawaï), ce facteur climatique aggravant le problème.
Takata s'est dit inquiet que cette mesure nationale ne perturbe le remplacement des airbags "là où c'est le plus urgent, mettant de ce fait des vies en danger", selon la déclaration d'un porte-parole américain rapportée par l'agence Dow Jones Newswires.
L'équipementier a ajouté être "prêt à étendre de manière appropriée ses rappels à condition qu'il soit prouvé qu'il existe un risque pour la sécurité" des automobilistes.
Cette décision, qui a été prise après un incident dans une zone non humide, vient accroître la pression sur Takata, dont deux responsables seront auditionnés jeudi par une commission du Sénat américain.
Le département de la Justice (DoJ) a ouvert une enquête pénale, tandis que la NHTSA tente, elle, d'établir la responsabilité de Takata et Honda, l'un des constructeurs les plus affectés.
Les deux groupes font également l'objet de plusieurs plaintes aux Etats-Unis, dont certaines en nom collectif.
Les coussins de sécurité mis en cause, produits dans les années 2000, peuvent exploser et projeter des fragments de métal et plastique sur les passagers. Ils sont à l'origine de nombreux incidents et de plusieurs décès: cinq selon les médias, dont trois confirmés par Takata et Honda.
Plus de 16 millions de véhicules ont d'ores et déjà été rappelés à travers le monde depuis 2008 pour ce défaut, dont la moitié aux Etats-Unis. Le nombre total désormais concerné n'a pas encore été précisé.