La Grèce a maintenu vendredi ses prévisions macro-économiques optimistes pour 2015 avec notamment une croissance en net rebond à 2,9%, tournant la page de six années de récession, mais avec un niveau de dette publique qui peine à se résorber, selon le projet de budget présenté au parlement.
Après avoir affiché aux deux plus récents trimestres 2014 une nette hausse du PIB sur un an (+0,4% au 2ème et +1,7% au troisième), la Grèce maintient sa prévision de croissance à 0,6% en 2014, signifiant pour le pays la fin d'une longue période de récession entamée fin 2008.
Ce rythme de croissance va s'accélérer à +2,9% en 2015, selon le projet de budget présenté par le ministre adjoint des Finances, Christos Staïkouras.
Le gouvernement révise cependant à la baisse son ambition de voir l'écrasante dette publique du pays, qui l'avait fait plonger dans une crise sans précédent, se stabiliser en 2014 après des années de hausse.
L'avant-projet de budget présenté en octobre prévoyait un maintien de la dette à 175% du PIB mais le projet déposé au parlement voit la dette continuer à augmenter cette année jusqu'à 177,7%. Ce n'est qu'en 2015 qu'elle baisserait à 171,4% du PIB contre 168% anticipé dans l'avant-projet.
Malgré une gigantesque restructuration de dette en 2012, les prêts internationaux dont la Grèce a bénéficié (240 milliards d'euros) ont alourdi cette dette qui atteindra 318 milliards d'euros cette année.
Le Premier ministre Antonis Samaras a de nouveau réclamé récemment des mesures des créanciers du pays pour l'alléger afin de ne pas compromettre la reprise économique.
Le budget, qui devrait être soumis au vote des députés le 7 décembre, prévoit également un déficit public de 0,2% du PIB en 2015 contre 1,3% en 2014, un excédent primaire (hors service de la dette) de 3% en 2015, une baisse du chômage à 22,6% en 2015 après 24,8% en 2014 quand le pic, atteint en septembre 2013, avait porté ce taux à 28%.
Ce budget n'a cependant pas encore reçu l'approbation de la troïka UE-BCE-FMI engagée depuis septembre avec la Grèce dans l'audit final de l'économie du pays avant le versement des ultimes prêts européens.
Plusieurs heures de discussion entre les deux parties dans la nuit de jeudi à vendredi n'ont pas permis de trouver d'accord dans cette négociation où la Grèce et ses créanciers ont "les nerfs à vif", selon l'expression employée cette semaine par le ministre des Finances Ghikas Hardouvelis.