La Bourse de Paris se remet doucement de ses émotions estivales, avec une semaine de hausse, mais va plus que jamais surveiller l'état de santé de l'économie américaine, après un discours sans surprise du président de la banque centrale américaine.
Sur la semaine écoulée, l'indice CAC 40 a pris 2,34%, pour clôturer vendredi à 3.087,64 points. Cela réduit ses pertes depuis le 1er janvier à 18,85%.
Le marché parisien restait sur quatre semaines consécutives de baisse, illustrant la tempête boursière qu'il a traversée, déprimé par la crise de la dette et ses répercussions sur la croissance des deux côtés de l'Atlantique.
"Le contexte économique est extrêmement instable car les craintes des précédentes semaines sont toujours bien présentes", prévient le courtier Raymond James.
Les investisseurs ont retrouvé toutefois un peu de confiance, permettant au CAC 40 d'enchaîner trois jours de hausse entre lundi et mercredi, sur des espoirs de nouvelles mesures de la Réserve fédérale américaine (Fed) afin de soutenir à l'économie américaine.
Finalement, le président de la Fed, Ben Bernanke, qui s'est exprimé vendredi après-midi à Jackson Hole (nord-ouest des Etats-Unis), n'a pas annoncé de mesures concrètes, se contentant de renvoyer la balle aux autorités politiques pour qu'elles prennent des mesures de relance budgétaire.
"On a été suspendu à ses lèvres toute la semaine, en espérant un QE3 (troisième programme de rachat de titres de dette, ndlr)", a indiqué Franklin Pichard, gérant chez Barclays Bourse. Mais le marché a tenu bon, M. Bernanke misant sur une croissance meilleure au second semestre.
Sans exclure un nouvel assouplissement monétaire, il a en outre indiqué que la réunion de la Fed du 20 septembre serait prolongée d'une journée pour permettre une "discussion plus complète" sur la politique à suivre.
Au total, "c'est une semaine dangereuse qui s'annonce", prévient M. Pichard, d'autant que l'état de santé de l'économie américaine inquiète encore beaucoup.
Le marché se prépare à une semaine très chargée en données économiques américaines, avec notamment les chiffres de l'emploi pour le mois d'août.
Cette publication attendue vendredi sera précédée de plusieurs indicateurs sur le logement, la confiance des consommateurs, l'activité industrielle sans oublier la publication des minutes de la dernière réunion de la Fed.
Le marché a toutefois plutôt bien accueilli les statistiques publiées ces derniers jours, ou n'a pas trop tremblé en cas de mauvaises nouvelles.
"Le tout est de savoir si on peut entrer à nouveau en récession, sachant qu'on avait écarté cette option au début de l'année", résume Arnaud de Champvallier, gérant chez Turgot Asset Management
De leur côté, les économistes du courtier Aurel BGC préviennent que "le risque de récession reste, certes, faible, mais il laisse la place de favori à la croissance molle".
En zone euro, le programme est plus léger, même si le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet s'exprimera lundi après-midi devant la commission des Finances du Parlement européen à Bruxelles à l'occasion d'une réunion extraordinaire.
Signe que le calme n'est pas encore revenu sur les marchés, l'Autorité des marchés financiers (AMF) a maintenu en France l'interdiction des ventes à découvert sur les valeurs financières cotées, "jusqu'à nouvel ordre".
Le marché parisien manque donc de motifs d'espoirs si ce n'est le niveau des 3.000 points, qui "semble tenir" et sur lequel le CAC 40 bute, selon M. de Champvallier.
En outre, "la valorisation des entreprises est très faible. Il y a peut-être un moment où cela redeviendra intéressant d'acheter", conclut le gérant.