Le cours de l'or a atteint vendredi un nouveau sommet historique, se rapprochant encore un peu plus du seuil des 1.480 dollars l'once, porté par un regain d'inquiétude sur la crise des dettes souveraines en zone euro et soutenu par une inflation grandissante.
Le prix de l'once d'or est monté à 1.479,35 dollars vers 00H10 GMT (02H10 à Paris) sur le marché au comptant, un niveau sans précédent qui éclipse le record précédent de 1.478,18 dollars enregistré lundi.
"Il semble que les investisseurs sont toujours préoccupés par la menace d'un défaut de paiement dans les économies périphériques de la zone euro", et se tournent vers les métaux précieux, valeur refuge par excellence, soulignait James Moore, analyste de la société financière Fast Markets.
Alors que les marchés restent ébranlés par les spéculations sur une possible restructuration de la dette grecque, l'Irlande suscitait de nouveau l'inquiétude.
L'agence de notation Moody's a abaissé vendredi de deux crans la note du pays, reléguant l'île au plus bas niveau possible pour les emprunteurs fiables en raison de la dégradation des perspectives économiques du pays.
Par ailleurs, les investisseurs s'alarment toujours des "signes d'une inflation galopante, après des chiffres témoignant d'une hausse des prix plus forte qu'attendu en Chine et en Inde", ajoutait James Moore.
Selon des chiffres officiels publiés vendredi, l'indice des prix à la consommation, principale jauge de l'inflation en Chine, a progressé de 5,4% au mois de mars, son niveau le plus élevé depuis juillet 2008.
L'envolée des prix des matières premières, tirés par une flambée des cours du pétrole, encourage les investisseurs à se tourner vers l'or, considéré habituellement comme un bon bouclier contre les menaces inflationnistes.
A cet égard, la Réserve fédérale américaine (Fed) n'a guère rassuré le marché: "dans son Livre Beige (publié mercredi soir), la Fed a mis en lumière les risques inflationnistes aux Etats-Unis aux côtés de la reprise économique actuelle", a observé dans une note Shiyang Wang, de Barclays Capital.
"Malgré une embellie de l'économie américaine, la Fed a reconnu que les coûts croissants des matériaux de base et de l'énergie ont généré des pressions à la hausse sur le niveau général des prix" dans le pays, un constat qui "a contribué à faire grimper les métaux précieux", a remarqué l'analyste.
L'argent n'était pas en reste: dans le sillage de l'or, il s'est élevé vendredi, vers 08H15 GMT, à 42,44 dollars - son plus haut niveau depuis 1980.