La compagnie Air France, sous pression politique pour acheter des Airbus plutôt que des Boeing, fera le meilleur choix possible pour son activité sans céder aux pressions, a déclaré dimanche le PDG de la branche d'aviation commerciale du constructeur américain.
"Je m'attends à ce qu'ils achètent le meilleur avion pour leur activité", a déclaré à la presse Jim Albaugh à quelques heures de l'inauguration du salon du Bourget lundi.
"Il y a de la pression politique", a-t-il toutefois reconnu.
La compagnie franco-néerlandaise envisage d'acquérir une centaine de long-courriers cet été, un achat qui se compte en dizaines de milliards de dollars. Selon une source proche du dossier, Air France-KLM devrait partager sa commande entre des Airbus et des Boeing. Actuellement, la compagnie possède 73 Boeing et 35 Airbus dans sa flotte long-courrier.
Mais plus d'une centaine de députés de tous bords ont signé une pétition pressant Air France-KLM de choisir l'avionneur européen Airbus plutôt que son concurrent américain Boeing pour sa méga-commande.
A la suite de cette pétition, le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur Pierre Lellouche a reçu le patron de la compagnie, Pierre-Henri Gourgeon. Ce dernier a tenté d'éteindre la polémique jeudi, expliquant que l'Etat français souhaitait seulement être tenu au courant du processus de la commande d'avions.
L'Etat français possède 15,7% du capital d'Air France-KLM.
Le président exécutif d'EADS, maison-mère d'Airbus, Louis Gallois, a déclaré que le choix devait revenir exclusivement aux compagnies aériennes.
La décision d'Air France ne devrait pas tomber pendant le salon.