Les centaines d'horlogers prestigieux ou moins connus réunis au salon international Baselworld ont renoué cette année avec un style plus luxueux et original, leurs dernières créations reflétant le retour à la confiance d'un secteur qui compte bien poursuivre son rebond.
En tant qu'habitué de Baselworld, le patron de Hublot, Jean-Claude Biver, a marqué le début du salon en présentant une montre à 3 millions de dollars (2,1 millions d'euros) sertie de 637 diamants baguette brillants de tous feux.
"On n'est pas pressé de la vendre, mais cette montre est destinée à être vendue", a indiqué vendredi à l'AFP le directeur général de l'horloger suisse, qui avait déjà sorti il y a trois ans un modèle à 1 million de dollars.
Si cette montre éblouissante est une pièce unique, Hublot mise cette année sur les matériaux ultra légers et résistants comme le carbone et le titane pour satisfaire les passionnés de la marque.
A l'instar de Hublot, l'édition 2011 de Baselworld, qui a ouvert ses portes jeudi pour huit jours, a renoué avec des modèles plus prestigieux et techniques, suivant le mouvement d'un secteur qui après avoir rebondi l'année dernière est parti en début d'année sur les "chapeaux de roues", selon M. Biver.
L'horloger Tag Heuer a suivi ce mouvement en présentant deux nouveaux modèles de chronographes mécaniques capables de mesurer le temps au 1/100e et au 1/1.000e de seconde.
Cette innovation représente "le coeur de Tag Heuer, qui est spécialisé dans la mesure des temps précis", a expliqué son directeur général Jean-Christophe Babin. Pour arriver à cette précision inédite pour les montres mécaniques, l'horloger "a gardé deux tiers des composants (du modèle précédent) et a réinventé un tiers".
Alors que la montre affichant l'heure au 1/1.000e de seconde n'est encore qu'à l'état de prototype, celle mesurant le temps au 1/100e sera produite à 150 pièces vendues au prix de 50.000 francs suisses l'unité.
"Ces montres s'adressent aux amateurs de très belle horlogerie", a souligné M. Babin, ajoutant que la totalité des 150 pièces ont déjà été vendues.
L'horloger haut de gamme Patek Philippe a quant à lui continué cette année à présenter des modèles très classiques, mais dotés de plusieurs "complications", des cadrans additionnels affichant différentes fonctionnalités comme un calendrier perpétuel, les phases de lune ou un chronographe.
"On ne va pas forcément vouloir faire plus compliqué, mais plus précis et plus fin", a expliqué à l'AFP le président Thierry Stern, dont la famille dirige Patek Philippe depuis 1932.
Ces montres à affichage multiple, dont certains modèles sont vendus à 825.000 francs suisses, trouvent aussi de plus en plus d'amateurs chez les femmes. "La tendance actuelle est qu'on voit une augmentation pour les montres dames" de ces modèles composés de plus de 700 pièces, a précisé M. Stern.
Si Baselworld est surtout le rendez-vous des marques prestigieuses et réputées comme Swatch, qui accueillent leurs visiteurs dans des pavillons somptueux, le salon de Bâle permet aussi à des exposants quasiment méconnus de se présenter.
L'horloger russe Raketa, ressuscité par un groupe d'investisseurs il y a deux ans alors qu'il était sur le point de fermer, présente ainsi sa nouvelle gamme de montres au design inspiré de l'ère soviétique.
"Nous avons une importante base de donnée de dessins qui remonte aux années 1950 et que nous avons remise au goût du jour avec des matériaux plus modernes", a indiqué le directeur de Raketa, Jacques von Polier.